Je te rappelle que nous n'avons passé aucun contrat de subtilité mon lecteur atterré. On prétend que la facilité ne paye pas, mais elle me fait gagner du temps, et comme le temps c'est de l'argent... CQFD. Revenons à notre poule (parce que la poule pondit - oh oh oh). Pour les quelques ignares que je ne devrais pas compter parmi mes lecteurs, mêmes infidèles, Pondichéry est un ancien comptoir français. Et tout concourt, mon frère, à nous le rappeler. Il y'a la Françafric et pourquoi pas la Franspondi?
Pas de doute, la France est passée par ici.
Pondichéry, aujourd'hui rebaptisée Puducherry par les Indiens, est toujours un port franc. Un petit état à part avec ses taxes propres et son gouverneur. Et dans cette grande ville cahotique comme toute ville indienne qui se respecte, il subsiste une petite enclave de calme et de relative propreté: le quartier français. A croire qu'Astérix et Obélix y vivent! Le quartier français s'étend sur 5 blocs de large par 10 de haut. Il s'agit de larges rues, cachant de belles maisons de style colonial derrière de hautes façades. Pondi ne se livre pas, elle fait planer le mystère. Le quartier français abrite également bon nombre de bâtiments "publics". Ceux en mauvais état qui appartiennent au gouvernorat ou à la ville (la mairie, la caserne, le trésor...). Ceux en bon état qui appartiennent (ou sont entretenus?) à la France: le Consulat, l'Alliance française, le lycée français. Et il y'a les bonnes soeurs de l'ordre de Saint-Joseph de Cluny qui doit bien posséder 2 blocs entiers, entre le couvent, l'école, l'école de musique. Eh oui, les nonnes de Pondi sont mélomanes - Jésus que ma joie demeure.
Hautes façades et bougainvilliers... circulez y'a rien à voir!
Mon activité du jour consiste d'abord à me trouver un hôtel. J'ai pris le bus de Ma'puram à Pondi et me suis faite larguer à la gare routière, à 2km du quartier français. Les chauffeurs de rickshaw font commencer les enchères à 200 roupies. T'as raison Polo, je vais y aller à pied. Ce que j'ai fait. Je crois bien qu'en arrivant à la French Villa, mon corps n'était plus constitué que de 43% d'eau. Et comme je suis maso, je n'ai pas pris la clim'. Je ne suis que récemment remise de ma bronchite, ce n'est pas pour recommencer! J'ai l'embarras du choix puisque l'hôtel est désert. Je prends la plus petite chambre, mais qui a deux terrasses. Et puis la salle de bain, oh il faut que je te raconte mon lecteur propret! La salle de bain a des toilettes qui s'évacuent correctement. La douche est nickel et je n'arrose même pas la chambre quand j'en prends une. Il y'a du savon et du papier toilette. Et même de vraies serviettes en coton nid d'abeille. Toute cette débauche de luxe a bien entendu un prix, mais quand on aime on ne compte pas. Et ici c'est un peu chez moi. Vive la France! Vive la République!
Rien ne vaut la French touch!