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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 14:58

Je te rappelle que nous n'avons passé aucun contrat de subtilité mon lecteur atterré. On prétend que la facilité ne paye pas, mais elle me fait gagner du temps, et comme le temps c'est de l'argent... CQFD. Revenons à notre poule (parce que la poule pondit - oh oh oh). Pour les quelques ignares que je ne devrais pas compter parmi mes lecteurs, mêmes infidèles, Pondichéry est un ancien comptoir français. Et tout concourt, mon frère, à nous le rappeler. Il y'a la Françafric et pourquoi pas la Franspondi?

 

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Pas de doute, la France est passée par ici.

 

Pondichéry, aujourd'hui rebaptisée Puducherry par les Indiens, est toujours un port franc. Un petit état à part avec ses taxes propres et son gouverneur. Et dans cette grande ville cahotique comme toute ville indienne qui se respecte, il subsiste une petite enclave de calme et de relative propreté: le quartier français. A croire qu'Astérix et Obélix y vivent! Le quartier français s'étend sur 5 blocs de large par 10 de haut. Il s'agit de larges rues, cachant de belles maisons de style colonial derrière de hautes façades. Pondi ne se livre pas, elle fait planer le mystère. Le quartier français abrite également bon nombre de bâtiments "publics". Ceux en mauvais état qui appartiennent au gouvernorat ou à la ville (la mairie, la caserne, le trésor...). Ceux en bon état qui appartiennent (ou sont entretenus?) à la France: le Consulat, l'Alliance française, le lycée français. Et il y'a les bonnes soeurs de l'ordre de Saint-Joseph de Cluny qui doit bien posséder 2 blocs entiers, entre le couvent, l'école, l'école de musique. Eh oui, les nonnes de Pondi sont mélomanes - Jésus que ma joie demeure.

 

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Hautes façades et bougainvilliers... circulez y'a rien à voir!

 

Mon activité du jour consiste d'abord à me trouver un hôtel. J'ai pris le bus de Ma'puram à Pondi et me suis faite larguer à la gare routière, à 2km du quartier français. Les chauffeurs de rickshaw font commencer les enchères à 200 roupies. T'as raison Polo, je vais y aller à pied. Ce que j'ai fait. Je crois bien qu'en arrivant à la French Villa, mon corps n'était plus constitué que de 43% d'eau. Et comme je suis maso, je n'ai pas pris la clim'. Je ne suis que récemment remise de ma bronchite, ce n'est pas pour recommencer! J'ai l'embarras du choix puisque l'hôtel est désert. Je prends la plus petite chambre, mais qui a deux terrasses. Et puis la salle de bain, oh il faut que je te raconte mon lecteur propret! La salle de bain a des toilettes qui s'évacuent correctement. La douche est nickel et je n'arrose même pas la chambre quand j'en prends une. Il y'a du savon et du papier toilette. Et même de vraies serviettes en coton nid d'abeille. Toute cette débauche de luxe a bien entendu un prix, mais quand on aime on ne compte pas. Et ici c'est un peu chez moi. Vive la France! Vive la République!

 

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Rien ne vaut la French touch!

 

 

 

 

 

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 15:46

J'ai bien tenté un lever avant le soleil histoire d'aller faire quelques photos sur la plage, mais ça n'a pas pris. En revanche, les corbeaux ont eu raison de moi et mon ressort naturel m'a propulsé dans la salle de bain sur le coup de 8h00. Un petit-déjeuner vite avalé plus loin et je démarre ma conquête culturelle de Ma'puram. Rien ne vaut de commencer la journée par un bon kilomètre de mise en jambe jusqu'au 5 rathas (ouille!). Il s'agit de temples sculptés dans des monoblocs de roche. On peut remercier les Anglais d'avoir su manier la pelle et la pipette pour désensabler ces petits joyaux granitiques.

 

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Les 5 temples et ses 5 gardiens, représentés par des animaux.

 

Je reprends mes sandales de pèlerine pour traverser un "parc" rocheux qui surplombe la ville et procure un point de vue unique (et somme toute plutôt inintéressant) sur la platitude environnante. La campagne de Ma'puram est aussi vallonnée que la poitrine de Jane Birkin. Idéal pour faire du vélo. Bref, là n'est pas le propos. Une fois encore, les fous du ciseau à pierre ont oeuvré pour creuser des temples monolithiques. Pour ceux qui connaissent Saint-Emilion et son église, c'est pareil, mais en mieux. Je déambule pendant une bonne heure au milieu de ces rochers, qui me rappellent les jours heureux de mes vacances de gamine dans le port de Ploumanac'h. Jusqu'au jour où du haut de mes trois pommes, je me suis étalée sur le granit rose que j'ai rougi de mon sang d'enfant. Alors que je me vidais doucement mais sûrement, mes frères se disputaient pour savoir lequel des deux devait retourner à la maison prévenir mes parents (la vengeance est un plat qui se mange congelé, un plat de saison dans le nord de l'Europe). OK, je digresse, mais je kiffe.

 

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La colline comprend également un phare non monolithique!

 

Alors que j'ai fait le tour du parc et tenté d'éviter les Indiens en goguette sur mes photos (y'a pas à dire, ils adorent mon gros zoom), je prends la direction de la Pénitence d'Arjuna. Il s'agit de deux énormes blocs monolithiques sculptés et... oh putain, mon lecteur vulgaire, je n'avais encore rien vu! La finesse d'exécution et la dimension de l'oeuvre sont tout bonnement bouleversantes! Je demeure là, ébahie, un petit moment. Mais l'heure tout et le soleil continue sa grimpette. Il est temps d'aller visiter un nouveau temple, appelé le Temple du Rivage, monument inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

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La "pénitence d'Arjuna"

 

Ce temple hindu, avec ses deux gopurams érodés est face à la mer. De nouveau, on se laisse prendre par la finesse d'exécution, les bienfaits du temps qui passe et qui a resculpté les sculptures (rholala, c'est beau ou je rêve!): vaches sacrées, représentation des Dieux, lingam... Voilà, j'ai partagé avec toi tout ce que Mamallapuram avait à offrir. J'espère que cela t'a plu autant que moi. A demain pour de nouvelles aventures!

 

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Le temple du Rivage domine les flots (bon OK on ne les voit pas et alors?)

 

 

 

 

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 15:18

Bye bye Bangalorreur, Bonjour Mamallapuram. Ma-mal-la-pu-ram, vas-y d'une seule traite mon lecteur au débit de mitraillette. J'ai finalement passé une bien meilleure nuit en sleeper sans clim' qu'en première classe. Comme quoi, Bordeau-Chesnel, ce n'est pas pour moi (spéciale dédicace Olivier). Une fois n'est pas coutume, le train est en avance et entre en garde de Chennai (Madras) à 4h20. Rock and roll baby, ma vue est plus brouillée qu'une paire d'oeufs et c'est à grand peine que je déchiffre les panneaux de la gare. En demandant à droite à gauche j'arrive tout de même à trouver le bus qui me mènera directement à la gare routière. Après l'expérience foireuse de la veille, je n'ai aucune intention de traîner mes Birkenstock en ville. Les quais sont envahis de dormeurs (il fait encore nuit) sans-abris et les chauffeurs et vendeurs de tickets des premiers. bus à partir se réveillent autour d'un café.

 

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Le quartier du "Backpackistan" de Mamallapuram

 

J'attends 2 heures devant le quai pour Mamallapuram avant de me rendre compte qu'il n'y a plus de bus directs. Il faut prendre ceux pour Pondichéry. Je découvre le pot-aux-roses avec David, un chef anglais (si, si ça existe) qui m'a rejoint. Il est en apprentissage en Inde avant d'aller rouvrir son restaurant pour la saison d'été, si elle démarre jamais, à Brighton. Il se rend aussi à Ma'puram, où il doit démarrer en cuisine le lendemain. Nous faisons donc route ensemble, et il me conduit directement à sa guest-house. Je négocie une chambre pour 5€. Pas de clim' à ce prix-là, mais un ventilateur et des toilettes en état de marche. Ma chambre donne sur un patio peint en bleu électrique qui réverbère à merveille le concert matinal des corbeaux et les aboiements des chiens la nuit.

 

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La taille de la pierre est la spécialité artisanale de la ville...

 

Mamallapuram est une petite ville de pêcheurs qui héberge également des temples des temps anciens. Comme tu as pu le comprendre avec mon expérience Goaesque, la plage ce n'est pas mon truc. En revanche, un temple ou deux à admirer, pourquoi pas? L'avantage des cités blanéaires c'est que ce sont des destinations touristiques, et on y trouve tout le confort nécessaire pour un séjour agréable: choix d'hôtels, boutiques, bon restaus, internet à tous les coins de rue... Et pour les temples? Tu attendras demain, mon lecteur impatient!

 

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... avec la pêche.

 

 

 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 10:36

Je débarque du train pour me retrouver engloutie dans la marée humaine qui arpente la gare de Bangalore au petit matin. Après le calme de Goa et la nonchalance de Hampi, je me reprends le bruit, les odeurs, le monde de plein fouet. Il ne m'a pas fallu 2mn pour ne plus hésiter entre une nuit ou deux nuits à Bangalore, ce sera une! Au secours! Je commence par vouloir réserver mon billet de train pour me sortir de ce guet-apens, mais le guichet n'est pas encore ouvert. Je décide donc de gagner un hôtel proche de la gare, avec la clim', pour déposer mes affaires, prendre une douche et piquer un petit roupillon. Je n'ai pas bien dormi dans le train.

 

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 Marée de rickshaws

 

Après être restée coincée 5mn à un carrefour avant de pouvoir traverser, après avoir enjambé des excréments humains, après avoir repoussé l'assaut de 120 chauffeurs de rickshaw, j'atteins enfin le Sadhya Lodge. Je fonds sur la réception. L'homme assis derrière le comptoir ne me jette pas un regard et continue de compter ses liasses de billets. Après 5mn à le regarder faire, il daigne enfin lever un oeil et me demander ce que je veux. Je suis assez tentée de lui répondre "un détartrage, connard", mais j'ai vraiment envie de prendre une douche. Il lui faut 15mn pour procéder à mon enregistrement, car il est plus occupé à répondre à son téléphone ou parler avec ses collègues qu'à boucler mon dossier. Là, il me demande un dépôt de garantie de 2500 roupies, quand la chambre coûte 1500 + 15% de taxes. Je te laisse faire le calcul, mon lecteur matheux, mais cette fois-ci, je lui ai quand même dit ma facon de penser: "ils traitent leurs clients comme de la merde dans cet hôtel". Le grand atout de l'Indien, c'est qu'il ne se départit jamais de son calme. Pour la simple et bonne raison que ta gueule, il s'en fout. Je suis parfois sidérée par l'individualisme et le mépris affiché dans les échanges. Bref, j'obtiens ma chambre, et pars écraser 2 heures après une toilette salvatrice.

 

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Une rue calme de la ville. Dommage qu'ils n'aient pas placé ce capteur sur un grand axe!

Après ma sieste du matin, je retourne à la gare toute proche pour sécuriser mon exfiltration. Je veux gagner le golfe du Bengale et rejoindre Pondichery. Pour cela, je dois rallier Bangalore à Madras (Chennai) en train de nuit. Il n'y a pas de couchette en wagon climatisé avant des lustres. Je décide donc de partir le soir même en couchette simple. Le train est prévu à 22h45, avec une arrivée à 5h00 du mat'. Ce sera donc une petite nuit. Je prends ensuite un rickshaw pour me rendre dans un autre quartier de Bangalore (la ville est tentaculaire), MG Road. C'est apparemment un quartier "branché", avec des enseignes occidentales et des étudiants friqués à gogo. Je me dis que je vais bien trouver un café internet pour télécharger mes photos en retard. Après tout, je suis dans la Silicon Valley asiatique. Tu parles, Charles! A part un point internet qui refuse de me vendre moins de trois heures de connexion, je ne trouve rien. Voila qui me fait aimer encore un peu plus cette ville.

 

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Ca a l'air bien derrière cette palissade

Comme le prouvent certaines de mes photos, Bangalore est une ville en travaux. Elle me fait penser à Berlin, sans le côté cool de la ville. En fait, ils sont en train de construire un métro, ce qui n'est pas un luxe. La ville s'étend sur pas moins de 741 km2, et la circulation s'avère vraiment problématique. C'est aussi un signe de modernisation de l'Inde, dans une ville qui se veut à la pointe de la technologie. Après cette courte expédition, je rejoins mon hôtel, histoire de profiter de la clim' avant la courte nuit qui s'annonce.

 

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Le chantier du métro s'étend sur des kilomètres

 

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 10:36

Un dimanche pascal, ca se fête, même à Hampi. J'ai donc décidé de ne rien faire, comme toi mon lecteur endimanché. Mais à la différence de toi, je ne me suis pas gavée d'agneau de lait et n'ai pas mené de chasse aux oeufs dans les ruines environnantes. De toute facon, le chocolat n'aurait jamais tenu, même à l'ombre. J'ai tout de même mis en train mon popotin un peu avant le coucher du soleil et suis allée jusqu'aux "ghats". Les ghats, ce sont les berges aménagées d'une rivière, souvent en escaliers. C'est la que les hommes font leur toilette, que les femmes lavent le linge, que certaines cérémonies religieuses se déroulent. Les ghats de Hampi sont assez majestueuses, car elles donnent sur un cadre de cinéma: rivière, rochers, cocotiers et bananiers, collines rocheuses au loin, temples en ruine et la douceur du soleil qui enflamme le granit et la rivière. Il ne manquait que le son du violon ou d'une flûte traversière pour parachever le moment. Le coucher du soleil, c'est aussi la promesse de quelques degrés de moins, et cela ne peut que réjouir mon corps chauffé à blanc.

 

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 Vue depuis les Ghats de Hampi

 

Le lendemain, je mets le réveil (beurk), afin de boucler mon sac. C'est ma dernière journée sur Hampi. Ce soir, je prends le train pour Bangalore, la capitale du Karnataka. Je retrouve mes camarades de voyage avec lesquels nous avons prévu une excursion "hors-les-murs". Il y'a Adam, le Neo-Zélandais, Kat et Georgie les petites Anglaises, Xavier le Frenchy et Arni l'Allemand. Nous négocions ferme les services de 2 rickshaws pour nous conduire au sanctuaire des "slothbears". Je n'ai aucune idée de la traduction en français, mais je fais confiance à Jean-Michel, un fidèle lecteur, pour nous trouver ça. Nous sortons de notre vallée verdoyante pour rejoindre la vallée voisine. Les rochers sont toujours présents, mais les champs sont à l'abandon dans l'attente de la mousson. Nous traversons quelques villages, où les enfants poussent de hauts cris en nous apercevant et 45 minutes plus tard, nous atteignons enfin le Parc National. Nous nous demandons très honnêtement ce que nous allons bien pouvoir apercevoir par cette chaleur. Ne subsistent que la poussière, des broussailles et quelques arbres qui n'ont pas encore réussi à mourir. Nos rickshaws nous déposent au pied d'une tour de guet, au bout du parc.

 

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 Bon, ils sont où ces slothbears?

 

Nous attendons là une bonne demi-heure. N'étant pas équipés de jumelles, ne voyant rien à l'horizon à part une voiture et 2 personnes qui grimpent entre les rochers (des gardes forestiers?), nous décidons de rentrer à Hampi. Arni mis à part, nous avons des trains ou des bus à prendre pour notre prochaine destination. Nous procédons aux adieux déchirants après un déjeuner partagé à l'heure du goûter. Pour ma part, mon train pour Bangalore est à 20h45 au départ de Hospet, la grande ville voisine. Il a bien sûr les 30mn de retard de rigueur. N'ayant pu obtenir une autre place, je voyage en 1AC, soit première classe climatisée, le fin du fin. Il s'agit d'un compartiment de 4 couchettes. Je prends celle du haut, et décide d'écraser immédiatement. Pas de chance, une grosse huile politique voyage dans un des compartiments voisins. Il bat la campagne en vue des prochaines élections qui sont prévues dans un mois. Cela signifie que dans chaque gare, un comité d'accueil est prêt à le recevoir en scandant son nom et des slogans. Il fait alors son apparition, vêtu de blanc immaculé, se voit enfiler un collier de fleurs autour du coup, sourit et bénit le groupe de personnes qui se trouve sur le quai, puis remonte dans le train en attendant le prochain arrêt. Tu imagines Francois Hollande en demi-Dieu mon lecteur politisé?

 

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Aux ghats on vient aussi laver son linge en famille

 

 

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 12:18

Je suis tombée du lit sans me faire trop mal sur le coup de 7h30. Ce matin, je n'ai pas l'intention de trainer, car je vais visiter l'enclos royal et les quelques temples qui bordent la route sur les 5km de distance. Sachant qu'il fait déjà 29 degrés, pas besoin de s'échauffer, il n'y a plus qu'à se mettre en route. Je commence par repousser l'assaut tenace des chauffeurs de rickshaw, des vendeurs de cartes postales et de guides touristiques de Hampi. Puis j'attaque ma matinée par la visite du temple dédié à Krishna. Un peu plus loin, je découvre 2 sanctuaires non mentionnés dans le guide qui abritent une statue et un lingam (représentation symbolique de Shiva-Dieu masculin) particulièrement intéressants.

 

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 Le lingam et le Yoni représentent le monde


Il fait déjà bien chaud et je m'attarde un peu à chaque point d'ombre, histoire de faire redescendre ma température, et de soulager mes pieds. Comme je ne souhaite pas aller trop loin (apparemment), je n'ai pas pensé à équiper ma monture de mes chaussures de marche et je suis partie en claquettes, histoire de me refaire un stock d'ampoules. J'atteins l'enclos royal en milieu de matinée. Malheureusement, contrairement aux temples, il n'y a pas un coin d'ombre, alors je dois bien avouer mon lecteur indolent, que j'ai un peu torché la visite. Le site comprend les fondations du palais du Roi et l'escalier qui le conduisait a son trône d'où il rendait ses décisions. Tout le reste s'est effondré. Il y'a également diffeéents bains plutôt bien conservés et qui étaient alimentés par un système d'aqueduc encore intact. En revanche, je ne sais pas trop combien il leur fallait de temps pour remplir les différents bassins de plusieurs milliers d'hectolitres avec un seul petit canal d'alimentation. 

 

 

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Un bassin pour bain royal


Je me précipite au temple Ramachandra voisin, afin de reprendre quelques forces. Il fait partie de ces temples en bon état de conservation et sa singularité est d'être soutenu par des piliers de granit noir. Il est très important de bien noter mentalement les petits détails qui font la singularité d'un temple, sinon, à l'heure de trier mes photos comment vais-je bien pouvoir faire? Je n'ai pas fini d'en voir des temples et des palais, et du coup toi non plus mon lecteur cultivé! Allez, la promenade matinale se termine par la visite du temple Virupaksha. Celui-ci a été creusé dans le sol et le plafond du temple affleure au niveau du sol. Bon, comme les architectes indiens sont ce qu'ils sont, il faut bien reconnaître que le plafond dépasse un peu, mais on ne va pas commencer à chipoter.

 

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Le temple Vitupaksha "souterrain"

 

Dans le temple, je tombe sur une famille indienne. Un des hommes me demande de les photographier. Je ne sais plus si je t'en ai déjà parlé, mais il semble que les Indiens adorent se faire prendre en photo. Quand je dégaine mon gros zoom (un 24-105 assez impressionnant), je me fais régulièrement assaillir pour faire sortir le petit oiseau. Je n'ai pas encore bien réussi à comprendre la raison de cette excitation, puisqu'ils n'auront jamais la photo. Si toi aussi tu as été en Inde, mon lecteur globe-trotteur, peut-être sauras-tu m'éclairer? Sur le chemin du retour je manque de me fondre dans le bitume, mais je tiens bon et m'accroche a ma bouteille d'eau tiède. Je finis par atteindre bon port et par m'effondrer sur un daybed du toit-terrasse d'un petit restaurant. Comme d'hab', je laisse glisser les heures chaudes en paressant un jus ananas-goyave a la main, et dans un café internet, et sur mon lit. Je ressors un peu avant le coucher de soleil et me laisse guider par mes pas qui me conduisent naturellement au-dessus du temple Virupaksha de Hampi. Puis mes oreilles se substituent à mes pieds, dressées qu'elles sont par les notes lointaines d'un violon. Une femme s'est installée à l'entrée d'un petit temple de granit à 'accoustique appréciable et joue pour le soleil couchant. Je suis restée là de longues minutes à regarder le soleil descendre au son de grands airs du classique. Magique.

 

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La femme au violon

 

 

 

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 12:53

Comme mentionné dans mon précédent article, Hampi compte pas moins de 3000 temples en ruine. L'état de conservation va de quelques piliers couchés sur le sol à un temple qui tient debout avec son mur d'enceinte, son bazar bien visible. L'accès à chaque grand temple se faisait en traversant une longue allée pouvant parcourir plusieurs centaines de mètres et bordée de chaque côté d'allées couvertes ou se réfugiaient les marchands. J'imagine qu'il y a 500 ans il faisait guère moins chaud que maintenant.

 

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 Le bazar du temple Vittala


Le but de ma promenade est le temple de Vittala, temple hindou du 16ème siècle. Il se trouve a près de 2km d'Hampi et n'est accessible qu'à pied en longeant la rivière. Chemin faisant, je rencontre plein d'autres temples. Quelle que soit leur taille, ils respectent toujours le même schéma: un mur d'enceinte percé d'une ouverture (y avait-il une porte en bois à l'époque?). Si le temple est richement orné, il y'aura quelques sculptures dans le sas de passage. On accède à la cour intérieure qui abrite le temple proprement dit: quelques marches qui mènent à une plate-forme rectangulaire recouverte d'un toit soutenu par des piliers ornementés. Si le temple est de plus grande importance, il s'agira alors d'une succession de salles de plus en plus étroites, jusqu'à parvenir au saint des saints qui abrite la statue du Dieu ou de la divinité auquel le temple est dédié.

 

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 Et au milieu coule une rivière


En fonction du maître d'oeuvre et de sa fortune, les murs et les piliers des temples seront plus ou moins décorés et ornés de sculptures peintes. Aujourd'hui la peinture s'est fait la malle et seule subsiste la structure en granit local, quand elle tient encore debout. Revenons à nos moutons et ma promenade. Cadre bucolique au fond d'une vallée granitique parcourue par une rivière. Le chemin est dallé presque tout du long, ou alors on grimpe en pente douce sur des plate-formes rocheuses dans lesquelles les bâtisseurs indiens ont creusé des marches. Je prends l'ombre sous les gros arbres qui ponctuent le parcours afin de faire redescendre quelque peu la température de mon corps. Je sais que je mentionne la chaleur à chacun de mes articles mon lecteur tempéré, mais il faut bien te rendre compte qu'ici la température joue un role à part entiere et détermine les plages d'activité et d'inactivité. 

 

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 Le sanctuaire du temple Vittala


Je regagne Hampi sur le coup de 13h et je me repose sur un toit-terrasse couvert pendant les heures chaudes. Je reprends le chemin de la visite sur le coup de 16h00. L'accès au temple de Vittala était payant et je peux visiter le quartier de la Reine avec le même ticket, à condition que la visite s'effectue le même jour. Ayant déjà bien crapahuté le matin, je ne me vois pas faire les 4km à pied. Je négocie aprement les services d'un rickshaw, au moins pour l'aller. Pas dégonflé, il me demande le même prix que pour aller à Hospet, la gare ferroviaire qui se trouve à 15km de là! Je fais tomber le prix de 200 roupies a 50 et off we go! L'enclos royal comprend un grand palais dont il ne reste que les fondations et un petit palais appelé le Lotus Mahal encore debout et qui effectivement vaut le coup d'oeil. Juste derrière les quartiers royaux, un immense bétiment prend ses aises sur une grande pelouse. Il s'agit des anciennes etables des éléphants. Ah, c'est sur qu'il faut un peu plus de place que pour des écuries!

 

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 Le Lotus Mahal


Je me retourne à Hampi un peu avant le coucher du soleil. Je cours sous la douche et rejoins quelques amis de voyage pour un dîner indien. La soirée se termine sur un toit terrasse à siroter de la bière sous le manteau. Il semblerait que les licences de vente d'alcool soient tres élevées dans le Karnataka, ce qui explique qu'il faille connaître the place to be pour se désalterer dignement. Apres les 3 litres d'eau de la journée, ne nous leurrons pas une petite bière est bien agréable.

 

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L'étable des éléphants

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 13:15

Yes, j'ai osé le très mauvais jeux de mot qui espérons restera le pire dans l'histoire de ce blog. Je me suis levée aux aurores, soit 05:30 pour attraper un train de "banlieue" qui m'a remontée jusqu'à Margao, le big hub ferroviaire de Goa. De là, j'ai sauté sur une banquette d'un wagon climatisé qui m'a conduite jusqu'à Hampi, environ 350km au sud est de Goa.

 

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Cocotiers et rochers: mon nouvel environnement! 

 

Finis les bords de mer, bonjour les cocotiers au milieu des ruines. Hampi est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site qui s'étend sur des dizaines de kilomètres carrés abrite des temples en plus ou moins bon état de conservation, et ce au milieu d'un décor surnaturel de rochers. Voilà qui me ravit (shankar). Tous ces temples datent de 500 à 600 ans et l'on peut aisément en conclure que les architectes indiens ne valent pas les égyptiens ou les bâtisseurs de cathédrales du moyen-âge. N'empêche que ils ont laissé derrière eux pas moins de trois mille temples, une cité royale pour une ville qui accueillit jusqu'a 500.000 habitants dans les années 1600. Mauvais architectes, mais rapides à l'ouvrage!

 

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 Coucher de soleil depuis une colline de Hampi

 

Aujourd'hui, Hampi est un petit village de maisons de briques peintes de couleur vives, avec trois rues en terre battue et 120 guest-houses sur 125 maisons. Cela donne à voir ce qu'est un village modeste du sud de l'Inde: vaches sacrées, points internet, paraboles, mais absence de clim', mélange de tradition et de modernité. Pour l'instant, c'est le printemps alors il ne fait pas encore trop chaud. Seulement 35°C la journée et 28°C la nuit. Pas de quoi se plaindre! Et puis Hampi est naturellement bien irriguée - un peu comme moi quoi. Je t'offre mon intelligence mon lecteur assoiffé et Hampi son ecrin de verdure: bananiers, cocotiers, cannes à sucre, il y'a de tous les verts.

 

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 Le temple principal de Hampi

 

Etant arrivée en fin d'après-midi, je me suis offert une grimpette sur une colline voisine du temple Virupaksha, afin de profiter du coucher de soleil et... des singes. L'endroit héberge un bon paquet de ces sales bestioles hâbleuses voire hargneuses. J'ai eu le malheur (pour moi) de poser ma bouteille de coca sur un rebord de temple le temps de faire quelques photos. Pas eu le temps de dire "Clic-clac merci Kodak, c'est dans la boite" qu'un petit saloupiaud s'était précipité sur ma bouteille. Lorsque j'ai voulu faire mine de la reprendre, il m'a montré toutes ses dents. "OK l'ami, ce qui est à moi est à toi. Cool Raoul". J'ai laissé Raoul se débattre avec ma bouteille, et je suis allée quelques singes plus loin. J'en ai surpris deux qui essayaient de piquer le petit sac à dos d'une touriste (elle ne rigolait pas trop) et un autre qui a mordu le pied d'une fille gratuitement (elle ne rigolait pas du tout). Si tu étais sur le point de t'émerveiller devant les petits singes, mon lecteur zoophile, revois tout de suite ton attitude: ce sont des sales bêtes!

 

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      Le petit saloupiaud en action

 

 

 

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:40

Derniere journee a la plage-mer-cocoteraie. La nuit a ete un peu penible. Le seul element qui me garantissait qu'il y'avait de l'air, c'est que je respirais toujours au petit matin. Pour le reste, j'avais juste l'impression d'etre couchee sous un gros rocher. Une fois n'est pas coutume, j'ai entrepris une petite promenade matinale pour aller retirer de l'argent a 2km de la. Ouhh, quelle aventure. Et puis je suis aller me refugier une petite heure dans un local internet with la clim', histoire de faire redescendre un peu la temperature. Un petit lunch chez mes amis Israeliens et back to the guest-house pour la petite sieste qui n'a pas eu lieu puisque je suis tombee avec consternation et fascination dans un "roman" de Daniele Steel, emprunte dans la bilbiotheque de la guest-house. Pour ceux qui ne connaitraient pas, c'est un melange de Harlequin et de Mary Higgins Clarke, sans le suspens. Les heroines sont riches a millions, elles ont de gros soucis (la guerre, un ongle incarne, un enfant insolent) et un gout affirme pour une certaine forme d'independance (cheri que j'aime d'amour vrai et fort, tu me files 10 millions pour que j'ouvre une bijouterie. Je crois que ca m'amuserait).

 

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 Lors du Holi Festival tout le monde s'envoie de la peinture en travers de la figure

 

Bref, 500 pages de bisous-bisous/bouhouhou plus tard, je file a la plage pour mon petit bain du soir espoir. C'est le dernier avant un petit moment. Je me fais secher sur ma serviette (incroyable non?), et la... (je marque un peu de suspens pour ne pas te perdre mon lecteur hors d'haleine), un des nombreux chiens errants de la plage vient se poser a cote de moi. C'est le meme que la veille. Il m'a adopte le temps du coucher de soleil. Quand on connait mon amour des chiens, je n'ai pas bronche, ni meme bouge d'un millimetre quand il s'est approche. Je ne sais pas si les chiens indiens pratiquent le yoga, mais meme eux sont zens!

 

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 La plage de Palolem by night

 

Je suis retournee a la guest-house et j'ai prepare mon sac. Puis je suis retournee sur la plage m'offrir un petit diner d'adieu a la mega-glande. C'est les pieds dans le sable, l'oeil rive sur l'ecume de la maree montante que je me suis offert une langouste. Pourquoi bouder son plaisir? Et je suis rentree me coucher, car demain c'est lever a 5:30 pour prendre la dierction de Hampi, une des plus importants sites archeologiques d'Inde, voire du monde entier de l'univers. Je ne vais tout de meme pas te faire rater ca mon lecteur avide de vieilles pierres!

 

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Langouste by night in Palolem

 

 

 

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 12:15

C'est à Palolem que j'aurais dû venir me poser dès le départ. Même si mon guide date un peu et décrit l'endroit comme un des derniers paradis secrets de Goa. En réalité, la longue plage de sable fin est parcourue de bars, restaurants et "cocohuts" sur toute sa longueur. La cocoteraie est envahie de "cocohuts", la forêt est envahie de guest-houses. Avec un tel choix, il est difficile de croire que j'ai échoué dans un endroit peu fréquenté de Goa. Néanmoins, la non-cité balnéaire a conservé un certain charme sauvage qui ne manque pas d'attirer tous les Robinson Crusoë désireux de conserver un certain confort.

 

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Ca le paradis? Vendu!

 

A Palolem, il y'a encore moins à faire qu'à Anjuna. Ce qui est un vrai défi! En dehors du yoga, de la méditation et de la plage, il n'y a aucune autre activité possible. Ah si, la sieste! C'est mon activité de prédilection, pour plusieurs raisons: ma bronchite me laisse sur le flanc; le taux d'humidité de minimum 75% pousse à ne rien faire; la température qui ne descend jamais en-dessous de 24° pousse à ne rien faire; la mer qui est de toute façon plus chaude que l'eau froide de ma douche ne rafraîchit pas. Les journées s'écoulent donc très paisiblement en attendant le coup de 17h00 où on peut enfin mettre le nez dehors.

 

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A Palolem aussi le soleil se couche

 

Alors-là, c'est razzia sur la plage! On enfile le maillot et la crème solaire qui résiste à l'eau, et on part s'égayer dans le grand bain de la Mer d'Arabie. On se laisse ensuite sécher aux rayons du soleil couchant et on file s'installer à une table sur le sable afin de se désaltérer avec une petite bière bien fraîche. Et là, on le sent bien le goût de paradis qui vient flatter les amygdales, enduire de douceur les parois de l'oesophage et diffuser un arôme de bien-être au niveau de l'estomac.  La vie peut s'avérer délicieusement simple, il suffit juste d'être patient et pas trop gourmand. Parce qu'à 19h30 le spectacle est terminé. Il faut alors filer sous la douche se désabler et s'enduire d'anti-moustique pour affronter la moiteur de la nuit.

 

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L'heure rose, l'heure de la bière

 

 

 

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