Le trajet de Pyin-Oo-Lwin à Hsipaw est recommandé par le train. Il s'agit d'une expérience inoubliable et permet d'emprunter le fleuron de l'architecture coloniale, la fierté des Birmans: le viaduc de Goteikt. Mais avant d'en arriver la, il faut mettre un reveil matinal. Le train n'est prevu en gare qu'a 8h40, mais dans l'impossibilite de reserver une place a l'avance, il faut se pointer 30 minutes avant. C'est a bord d'un moto-taxi hele au pied de mon hotel que je fends la brume pour me rendre a la jolie petite gare de bois de Pyin-Oo-Lwin. Le train en provenance de Mandalay, a 70km de la a deja une bonne demi-heure de retard. J'ai largement le temps de faire la queue au bureau des touristes et de reserver ma place en wagon ordinaire. je regarde le prepose remplir consciencieusement au crayon a papier son plan de train. Il note les noms, numeros de passeport et de visa. J'en profite egalement pour lui demander un siege a cote d'une fenetre. C'est la derniere.
La gare de Pyin Oo Lwin au petit matin
Une fois le train entre en gare, il faut encore attendre. Les touristes sont nombreux et il faut accrocher un nouveau wagon ordinaire. Une fois l'operation effectuee (compter 30 minutes), nous pouvons enfin embarquer. Dans mon wagon, tous les touristes sont du cote droit, alors que les places du cote gauche sont assaillies par les locaux, qui eux, ne peuvent pas reserver. Le train s'ebranle comme une chanson de Bibi, tout doucement. Le temps d'atteindre sa vitesse de croisiere qui ne doit pas depasser les 40km/h, le wagon balance de gauche a droite et de droite a gauche, comme un bateau souffrant le roulis. Ne pas oublier de prendre un anti-nauseeux si tu n'as pas le pied marin, mon lecteur terrien. A cette vitesse la, j'ai le temps d'admirer le paysage qui n'est que campagne. Les paysans binent leurs terres a la main et beneficient de l'aide d'un buffle s'ils ont un peu d'argent. Nous traversons quelques villages dans lesquels nous nous arretons systematiquement. Parfois, la gare n'est qu'un panneau cloue a la porte d'une petite boutique. Les maisons sont de bois, le sol de terre battue.
La jolie campagne birmane
Lorsque nous atteignons une ville de plus grande importance, l'effervescence se fait sentir a bord. Les marchandes deambulent dans la travee centrale, un panier rempli de victuailles sur la tete. Les passagers descendent, d'autres montent charges de sacs ou de paniers pleins a craquer. Les fumeurs descendent sur le quai s'en griller une, voire un paquet entier, car les arrets sont toujours tres longs. A chaque entree en gare, un employe saute du train et se positionne accroupi. Il regarde defiler le train en inspectant le dessous des boggie. Pas tres rassurant. Apres plusieurs heures de tortillard, j'apercois enfin le viaduc de Goteikt. Sa longue structure metallique blanche traverse une gorge de plusieurs dizaines de metres de haut. Mais juste avant le grand frisson, le train s'arrete dans une petite gare marquant l'entree du viaduc. Le train semble pousse par la main de l'homme tellement il roule au pas pour enjamber la gorge. Tout le monde se precipite aux fenetres, c'est l'evenement de la journee. De l'autre cote, nous traversons un tunnel creuse dans la roche et reprenons notre petite foulee.
Le viaduc de Goteikt
Hsipaw se profile enfin. Je ne compte plus les heures de retard. Je descends du train et tombe sur un jeune homme vantant les merites de la guesthouse de Mr Charles. C'est justement la que je veux aller. Un pick-up attend les touristes et nous embarque avec nos gros sacs. C'est de l'organisation ou je ne m'y connais pas. Hsipaw est une petite ville au pied des montagnes, love dans les meandres d'une riviere. La maison de Mr. Charles est tout a fait accueillante. La chambre au confort ultra-spartiate dispose neanmoins d'une fenetre sur cour. Une large terrasse sur rue permet aux backpackers de se croiser et d'echanger leurs bons plans et leurs aventures. Un endroit avec une ame, voila qui change!
Arrivée à bon port