Nous quittons Inle à regrets. Les moyens de communication étant ce qu'ils sont, lents et peu confortables, nous cassons la tirelire pour prendre l'avion, direction Yangon, la capitale. Une heure et demi d'avion, plus de 12 heures de bus! Katia, descendue du pays des bisounours, est persuadée que nous allons effectuer le vol dans un superbe avion à réaction racheté à l'URSS lors de son effondrement. Mais non, nous avons bien droit à un bimoteur à hélice. A l'aéroport d'Inle, pas de tapis à bagage pour l'enregistrement. Juste deux personnes derrière un petit comptoir. L'une vérifie sur sa liste que nos noms y figurent bien. L'autre s'empare de nos sacs et va les déposer plus loin.
Il ne faut pas s'y tromper. Yangon n'est pas si haute en couleur que cela.
Dans l'avion, pas de place attribuée. Nous prenons deux places à l'avant et ô miracle, les coffres à bagage situés au-dessus de nos têtes sont assez grands pour contenir le splendide sac Mickey que Katia a acheté en toute hâte pour entasser les kilos de cadeaux-souvenirs qu'elle a amassés. A Yangon, le hall d'arrivée est tout aussi désuet. Pas de tapis à bagage non plus. Juste une affichette collée sur un mur au-dessus des chariots indiquant que le point de collecte se situe ici. Nous attendons quelques minutes. Deux portes s'ouvrent sur le tarmac et trois hommes charrient valises et sac à dos à bout de bras pour les déposer dans le petit hall. Retour à un temps inconnu.
Les bus publics aussi sont d'un autre temps
Nous prenons un taxi qui nous dépose à notre hôtel, le "Beautiful" qui n'est jamais qu'un affreux endroit sordide dans une rue qui ne l'est pas moins. 50$ tout de même la chambre avec fenêtre sur rue. Nous partons à l'assaut de la ville, sans charme, sans grand intérêt. Nous faisons un petit tour au marché de fringues, souvenirs du coin. Quelques touristes en perdition se mélangent aux locaux venus faire quelques emplettes: tissus, soutien-gorges, longyi, on trouve de tout. Nous découvrons aussi le charme des cabines téléphoniques de Yangon. Un des rares pays où les habitants ne sont pas équipés de téléphones portables ou fixes. Le vendeur de conversations a posé ses lignes au coin d'une rue. Il n'y a qu'à s'arrêter, choisir le combiné qui te plait le mieux, mon lecteur bavard, et passer ton appel. Simple comme bonjour.
"Allô, la boucherie Sanzo?"
Yangon étant tout de même la capitale, il y a bien un monument d'exception à visiter. Je te le mets dans le mille: une pagode. La Shwedagon Paya de Yangon est la plus vénérée du pays. Les pélerins se manifestent en masse. Il s'agit d'une énorme pagode dorée, construite au sommet d'une colline qui offre une vue imprenable sur la ville. Tout autour, de nombreux autels abritant leurs bouddhas respectifs. Nous effectuons le tour sous un soleil de plomb et retournons à notre hôtel. Ce soir, nous prenons le dernier vol pour Bangkok, histoire d'effectuer un retour violent à la civilisation.
La pagode Shwedagon de Yangon