Aujourd'hui, je quitte Anjuna, sans trop de remords. Je décide de mettre cap au sud et d'aller me réfugier à Palolem, un des plus beaux endroits de Goa, paraît-il. Pour ce faire, je vais emprunter le bus, ou plutôt les bus. Le réseau routier est bien développé et avec le train, le bus est le moyen le moins onéreux de se déplacer. Un peu comme partout d'ailleurs. Prendre le bus fait partie de l'aventure et permet de découvrir un peu plus que le paysage qui nous entoure.
La gare routière c'est aussi l'occasion de se ravitailler
Je prends un premier bus d'Anjuna a Mapusa, la ville la plus proche. La règle est inaltérable: avec mon gros sac, je monte par l'avant du bus, dépose le sac à dos à côté du chauffeur, et je me précipite sur une place libre. Dans ces petits bus qui relient les villages entre eux, il y'a toujours 6 places de réservées pour les femmes, 2 places pour les handicapés et 2 places pour les senior. Autant dire que le plus souvent, rien de tout cela n'est respecté et qu'il est même assez fréquent de trouver des hommes assis aux places "ladies only" et qui ne céderaient leur siège pour rien au monde si une femme venait à monter dans le bus. C'est un peu comme en France. Mon petit bus bat toute la campagne entre Anjuna et Mapusa (une dizaine de kilomètres par le trajet le plus direct). A Mapusa, je prends un autre bus pour Panjim, la capitale de l'Etat. J'ai de la chance, je tombe sur le Panjim express prêt à partir.
Sachant que ce bus ne marquera pas d'arrêt entre Mapusa et Panjim (17km), il a intérêt à partir le plus plein possible. La gare routière de Mapusa (comme beaucoup de gares routières du pays) est un véritable bordel désorganisé qui obéit cependant à quelques règles. En fonction de la ligne, le bus va aller se ranger dans un coin bien précis de l'immense parking. Il devra quitter sa place lorsque le bus suivant arrivera. Pour chaque bus, il y'a un "rabatteur" qui hurle la destination en continu, afin de faire monter un maximum de personnes dans le bus. Une fois que le bus doit partir, klaxonné qu'il est par le suivant qui veut prendre sa place, le chauffeur remonte le plus lentement possible vers la sortie du parking. Il pourra encore ramasser quelques passagers avant de définitivement mettre les voiles. Mieux vaut arriver alors qu'il reste encore des places assises, sinon c'est voyage debout garanti. Et ce n'est pas très agréable, crois-moi mon lecteur bien confortablement installé.
On se retrouve vite debout dans les petits bus de campagne
A Panjim, je prends un autre bus pour Margao, la capitale du sud de l'Etat. Cette fois-ci, le billet se prend à un guichet bien déterminé de la gare routière. On fait la queue bien sagement devant le guichet, qui n'ouvre que quelques minutes avant le départ du bus. S'agissant d'une distance de plusieurs dizaines de kilomètres, le bus ne prend pas plus de passagers que de sièges disponibles. Après une heure de route, à fond de train sur la bande de droite (la voie rapide puisqu'ici nous roulons à gauche), je me fais larguer à la gare routière et prends le bus pour Chaudi. Il s'agit à nouveau d'un petit bus qui relie les bleds de campagne. A nouveau, étant au départ de la ligne j'ai la chance de bénéficier d'une place assise. Inutile de préciser que ces bus ne sont pas climatisés, qu'il fait aussi chaud sur les routes que sur les plages et qu'ils peuvent parfois être bondés, comme c'était le cas du Margao-Chaudi. Il est bien stipulé que le bus ne peut prendre plus de 10 personnes debout, je pense que nous sommes montés à 20 ou 25. Cela n'empêche pas le chauffeur de rouler à tombeaux ouverts et de prendre les virages à fond, envoyant ballotter violemment ses passagers d'un bord à l'autre du véhicule. Une fois à Chaudi, j'ai pris un autorickshaw, autrement appelé tuk-tuk en Thaïlande ou triporteur sous ta latitude mon lecteur, afin de me faire déposer, enfin, au Palolem Guest-House. Et pour savoir à quoi ressemble Palolem, je te donne rendez-vous demain mon lecteur bien curieux!
Colliers de fleurs, images pieuses tout est bon pour porter bonheur