Astrid autour du Monde

Dernière journée à Los Angeles avant de retrouver l'Europe congelée. Nous profitons du soleil radieux et du ciel bleu marine pour aller faire un tour à Venice Beach. C'est par là que j'ai commencé mon aventure américaine et c'est là que je la termine.

En cette saison, la plage est tranquille, voire déserte. Pamela n'est pas là, malgré la présence de Lifeguards. On se demande bien qui ils surveillent. Pour avoir daigné mettre un orteil dans l'eau, je peux vous affirmer que le baignade est fortement déconseillée.

Bon, il y'a bien 2-3 surfeurs dans l'eau, assis sur leur planche, à attendre la vague improbable sur cette mer d'huile. Et puis il y'a ceux qui abandonnent et préfèrent rentrer chez eux en attendant des jours meilleurs.

Venice Beach rassemble ce que l'Amérique a de plus déjanté. Les fumeurs de marijuana en plein air, les jeunes musiciens qui grattent un petit peu en faisant la manche, le rescapé du 'Nam dans son fauteuil roulant, les skatesboarders en folie et les bodybuildés en goguette. Sous de faux airs hippies, la promenade de la plage est en réalité un marché du temple pour touristes. Ray-Ban from China à 8$, T-shirts "I love California", posters de Marilyn Monroe tatouée de la tête aux pieds, il y'en a pour tous les goûts!

La journée s'écoule paisiblement sous le soleil de Californie, puis nous rentrons préparer nos sacs. Un dernier dîner et Ramsey vient nous récupérer en sortant de son cours de théâtre pour aller boire un dernier verre. Tout ça sent la nostalgie à plein nez, mais cette soirée est aussi l'occasion d'une grande première en ce qui me concerne. Nous la terminons dans un karaoke. Comme au Japon, nous louons notre salon privé, et nous époumonnons avec Candice, Ramsey et Becky sur des tubes des années 80. La soirée s'achève par un grandiose "Total Eclipse of the Heart" qui nous laisse aphones et mortes de rire. 2h00 du matin, nous tentons un dernier karaoke chez Ramsey, mais le voisin ne semble guère apprécier et tambourine sur le mur. Il n'était même pas en rythme! Pfff, nous allons nous coucher.

Depuis que nous repiquons vers l'ouest, la question du temps ne se pose plus. Grand soleil et ciel bleu marine, voilà qui est idéal pour la fin de notre pélerinage. Nous avons atteint le nirvana "youtouesque", à savoir le Joshua Tree National Park. Candice répète Bono-Bono-Bono-Bono en boucle, alors je lui ferme son clapet en balançant le meilleur album du monde dans l'autoradio. Nous alternons les photos en noir et blanc en hommage au meilleur groupe de la planète (désolée mon lecteur, mais Candice me lira et mon voyage n'est pas tout à fait terminé) et celles en couleur afin de témoigner de la pureté du ciel.

Cette échapée dans le Joshua Tree Park constitue notre dernier contact avec le Wild West. Il est temps de reprendre la route pour la Cité des Anges. Je me console en me disant que je pourrais toujours me venger sur les boutiques et mon banquier. Nous arrivons juste à temps pour retrouver Ramsey et 2 de ses copines dans un bon restaurant italien de Santa Monica. Les pâtes au homard me remontent un peu le moral alors que je sens la fin du périple approcher.

Après une bonne nuit digestive - il fallait bien absorber tout cet alcool-, nous remontons à 50 miles au nord-est de Kingman pour faire une nouvelle portion du Grand Canyon. Il s'agit d'une toute petite portion, nommée le Skywalk, car on marche sur une passerelle en forme de fer à cheval, suspendue au-dessus du vide, et en plexiglas afin de ne rien rater du paysage grandiose. Idéal pour les personnes sujettes au vertige.

Cette attraction touritique assez renommée se trouve en territoire hualapai. Cette tribu indienne possède la fibre du commerce. Un grand parking, une immense structure gonflable fait office de magasin de souvenirs et de billeterie. Ben oui, ce sont les Hualapai qui vous conduisent jusqu'au Skywalk ($33 H.T), mais avant cela, il faut raquer $43 pour pénétrer dans leur réserve. Je crois qu'en français comme en anglais cela s'appelle du racket. Candice et moi décidons donc de faire demi-tour, d'autant que les photos ne sont pas autorisées sur le Skywalk. Ben voyons...

Nous avons le choix entre redescendre vers Kingman pour récupérer la Route 66 qui nous conduira jusqu'à Barstow, ou remonter vers Las Vegas et redescendre sur Barstow par l'autoroute. Nous choisissons l'option n°2 et mal nous en a pris. Nous sommes dimanche, et la moitié de Los Angeles qui est venue passer le week-end à Vegas rentre chez elle. Embouteillages, route surchargée, nous atteignons Barstow à la nuit tombée. Si nous avions choisi l'option n°1, nous aurions pu multiplier les photos comme celle-ci, enfin j'imagine...

Réveil matinal et glacial pour prendre la direction de l'Arizona. 3 heures de route nous attendent ce matin pour rallier la ville de Page, lovée aux abords du Lake Powell. Le lac est artificiel, mais néanmoins splendide. Comme toujours, les paysages dépassent l'entendement dans ce coin perdu du Grand Ouest américain.

L'accès au lac étant payant, comme tout Parc National ou Régional, nous nous abstenons de raquer au péage, et nous contentons de prendre quelques photos depuis le point de vue. C'est là que la pile de mon appareil photo décide de disjoncter (la deuxième - devrais-je dire la seconde histoire d'en finir?). Il me reste un peu de jus, et je photographie à l'économie, car Antelope Canyon nous attend un peu plus loin. J'ai déjà visité ce canyon il y'a une dizaine d'années, mais j'en garde un souvenir ému, et je ne demande pas mieux que de recommencer. Ce, malgré le racket organisé par les Indiens navajos qui vous taxent de 31$ pour une "visite guidée" qui n'en a que le nom.

Antelope Canyon, comme tout les canyons, a été sculpté par les eaux. Celui-ci a la particularité d'être extrêmement étroit et sineux, et la lumière du jour perce à peine par endroits. Cela donne lieu à un spectacle majestueux, où ombres et lumière se disputent la pierre. Le résultat en photos:

Nous fonçons désormais vers Monument Valley que nous souhaitons atteindre avant le coucher du soleil. Les monolithes de pierre orange rappelleront de bons (ou mauvais) souvenirs aux amateurs de Westerns, car le décor naturel a été utilisé de nombreuses fois. C'est d'ailleurs à se demander pourquoi John Wayne ne s'est pas fait construire une résidence secondaire dans le coin.

Nous arrivons juste à temps pour prendre quelques belles photos "Kodachromes" et repartir, tels des Japonaises en goguette pour Page où nous décidons de passer la nuit, avant de rejoindre une autre étape mythique de l'Ouest américain. Mais ce sera pour demain....

PS: Ca caille sec à Monument Valley!

Vue la journée de la veille, nous avons pris le temps d'apprécier notre grasse matinée. Néanmoins, nous sommes à Sin City et il est plus que temps d'aller verser notre piécette dans le bandit manchot. Avec l'avènement de l'électronique, on ne met plus de pièces dans la machine, mais une carte prépayée. Beaucoup moins charmant quand il s'agit de perdre son argent....

Ni Candice, ni moi étant particulièrement dépendante des jeux d'argent, nous ne nous attardons pas. La Valley of Fire nous attend, et ce soir, nous dormons à proximité de Zion Canyon, dans l'Utah. Seul hic, notre belle Scarlett refuse de démarrer. Au bout de la huitième tentative, nous nous décidons à appeler l'assistance. Malgré les instructions de Chad, notre interlocuteur, rien à faire. Il nous envoie donc une dépanneuse, qui arrivera avec une nouvelle voiture. Après 90 minutes d'attente, nous récupérons Calamity Jane, notre nouvelle compagne de voyage. Nous nous empressons de sortir de la ville, et nous nous arrêtons une trentaine de kilomètres plus loin, histoire d'avaler quelque chose. Il est 14h30 et notre ventre est vide.

Sans perdre de temps nous reprenons la route vers la Valley of Fire. Encore un canyon splendide qui nous livre ses roches rouges et ses petroglyphes indiens à la lumière ténue qui précède le coucher du soleil.

Il nous reste encore deux bonnes heures de route avant de rejoindre Zion Canyon, un parc national. Il est 20h00 bien tapées quand nous nous arrêtons dans un Best Western assez élégant, qui jouxte l'entrée du parc. En revanche, on galère un peu pour trouver à dîner. La plupart des restaurants sont fermés, et les rates encore ouverts arrêtent le service à 20h00. Nous échouons dans un bougnat mexicain (nouveau concept) qui sert une cuisine passable, mais chaude. Il fait un froid de gueux et la purée de haricots rouge nous réchauffe juste le temps de nous glisser au lit.