Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 12:01

Me revoilà à Ubud, 9 ans plus tard... La ville a bien changé. Les agences de tourisme et les bureaux de change ont cédé la place aux boutiques chic. Le "marché" aux souvenirs est abrité dans un bâtiment moderne et propre. Les homestays, hôtels, guesthouses empiètent sur les rizières qui ont fait la renommée de la région. Ubud n'en demeure pas moins charmante et fait figure de havre de paix après le tumulte vulgaire de Kuta-Legian. Ici, les bimbos russes daignent enfiler quelques vêtements légers par-dessus leur maillot de bain. A Ubud donc, les rizières qui se dévoilent à nos regards enchantés au petit matin, avant la grosse chaleur. A 7 heures, nous sommes l'objectif planté dans les palmiers qui bordent les champs de riz. A 8 heures, nous suons déjà à grosses gouttes et le soleil déjà trop haut empêche de faire de belles photos. Mais quel plaisir des yeux, quel calme de l'âme au milieu de toute cette verdure.

 

Bali-2348.JPG

Dans les champs de bon matin

 

Ubud, c'est aussi sa fameuse Monkey Forest. Quelques arpents de ficus ombrageux terrain de jeux d'une horde de macaques nourris à l'envie par une horde de touristes. Ils sont nombreux à acheter des bananes et à les tendre en l'air en espérant qu'un singe grimpe sur leur épaule pour l'attraper, le temps d'une photo. Oui, mais voilà... à force d'être nourris toute la journée, les singes renâclent à la tâche et c'est non sans un plaisir malsain à la Nicolas Bedos que je regarde ces pauvres touristes le bras en l'air à s'en donner des crampes. On n'apprend peut-être pas aux singes à faire des grimaces, mais on apprend certainement aux touristes à avoir l'air con.

 

Bali-2474.JPG

Et si on apprenait aux singes à faire des grimaces pour finir?

 

Ubud, c'est encore des rizières à plateau. Pour cela, il faut enfourcher un fidèle destrier et s'éloigner quelque peu de la ville. Le jeu en vaut la chandelle. Derrière un alignement de 4x4 et de minibus, un gouffre s'offre à nous, bordé de cocotiers. 

 

Bali-2490.JPG

Rizières en terrace

 

Un peu plus loin d'Ubud encore, c'est Tampaksiring. Une ville sans autre intérêt que son temple, un des plus anciens de Bali, creusé à même la roche. Pour y accéder, il faut descendre entre des rizières (encore). Tampaksiring étant à 20km d'Ubud, il n'y a presque plus de touristes. Dire si ça vaut la peine de venir jusqu'ici! 

 

Bali-2513.JPG

Pura Gunung Kawi

 

C'est à Ubud que se termine mon voyage indonésien. J'ai le coeur serré de partir, mais se sera pour mieux revenir. Comme le chantait si bien Bob Marley, "No woman, no cry" (private joke). 

 

 

Bali-2553.JPG

Goodbye Indonesia. I love you.

 

 

 

 

 

 

Bali-2314.JPG

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 15:15

Ne jamais dire plus jamais. Je voulais à tout prix éviter Bali dont je ne gardais pas un souvenir exaltant. Trop de touristes, trop de marchands du temple, trop de jeunes plafonnand à 2 de Q.I une bière dans une main et une planche de surf dans l'autre. Bref, le bateau de Lembongan me dépose à Bali d'où je décollerai pour Kuala Lumpur. C'est un peu la faute à Marta et Carlos (je n'ai pas trouvé Voltaire) qui veulent absolument visiter l'île. Nous commençons donc par une nuit à Denpasar, la capitale sans intérêt de l'île. Le temps de dégoter quelques beaux sarongs qui finiront en housses de coussin (Maman, je prépare ta retraite) et d'avoir une idée de génie. Et si nous louions une voiture pour visiter l'île...?

 

Bali-2112.JPG

Oh les beaux sarongs...

 

Nous buttons sur la faute à pas de chance (toujours pas de Voltaire en vue), car démarre la fête hindoue la plus importante de l'année pour les Balinais. 4 jours de festivités non stop, où ils revêtent leurs plus beaux atours et passent leur journée au temple et en famille. Il semblerait qu'à cette occasion, les Balinais louent des voitures. Impossible d'en trouver une à Denpasar. Nous tentons notre chance à Kuta, l'enfer touristique par excellence, où nous ne croisons que des Barbie et Ken d'Australie, de Russie, de Paris, de Miami... enfin bon, pas la classe quoi! Toujours pas de voiture. Nous continuons donc en taxi jusqu'à Canggu, village bien tranquille qui regorge de homestays sympathiques. Le notre (de homestay) a une piscine entourée de bungalows et d'un jardin tropical donnant de l'ombre à toute heure de la journée. Et ce n'est pas du luxe! La température grimpe dangereusement, il n'y a pas d'air et surtout le taux d'humidité fait penser à celui d'un drap d'un enfant de 5 ans qui se serait oublié pendant son sommeil.

 

Bali-2191.JPG

Villa Serenity ou le petit hôtel de routard comme je les aime

 

Nous louons des scooters pour visiter un temple (il n'y a que ça de toute façon) qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de là. J'ai vite fait de perdre Carlos et Marta, et c'est seule que j'entrepends l'expédition. Situé à l'extrême pointe de la péninsule de Bukit, au sud de l'île, le temple domine les falaises environnantes. C'est très joli mais surtout peuplé de singes (que je déteste au cas où tu n'aurais pas suivi, mon lecteur en diagonale). Et puis il fait chaud nom de Dieu!

 

Bali-2137.JPG

Pura Luhur Ulu Watu accroché à sa falaise

 

Je reprends la route en sens inverse, vite fait bien fait, histoire de profiter de la piscine et de faire un tour dans les rizières environnantes. Je prends une petite route au hasard et profite d'un agréable spectacle bucolique. Cependant, je ne suis pas certaine que le travailleur des champs soit aussi enthousiaste que moi. Il passe ses journées plié en deux, le nez dans ses rizomes... J'ai une petite pensée pour lui à l'heure de l'apéritif. Ce soir, nous sommes invités à dîner par Jutta, que j'ai rencontrée lors de mon trek à Sumatra. Ses parents coulent une retraite paisible et heureuse au golf de Bali. Un peu trop la classe quoi! Nous passons une soirée civilisée au milieu d'expats, à siroter du vin et se délecter de mousse de saumon et de quiche... en toute simplicité.

 

Bali-2156.JPG

Tant que le soleil ne dort pas, ça bosse dur

 

 

Il faut toujours enchaîner une bonne fête avec une autre. Marta a 30 ans. Pour fêter cela, nous nous enferrons dans les embouteillages de Kuta pendant des plombes. Eux doivent renouveler leur visa indonésien et moi changer mon billet pour Kuala Lumpur. Tout ça se passe un peu au sud de Kuta, au bout de l'enfer. C'est un peu comme de se retrouver un vendredi soir de long week-end, place de l'Etoile, par un jour de grève où il pleut. Pour se consoler de toute cette perte de temps, nous nous arrêtons dans un infâme restaurant sans âme, choisi par Carlos. Après cette expérience douteuse, j'impose de choisir les restaurants à l'avenir. Le soir, Marta veut dîner japonais. Je dégote l'adresse d'un des meilleurs restaus japonais de l'île et qui s'avère être un des meilleurs restaus japonais que j'aie jamais fait. Oui, Antony et Emiloine, c'est possible ailleurs qu'à Tokyo! Fort aises de cette succulente expérience, nous continuons la soirée dans un bar... glauque. Ne nous laissant pas abattre, nous achevons la soirée dans un bar-boite... à putes de Legian. Ca tapine sévère, la musique est un cauchemar. Bahhh, on n'a pas 30 ans tous les jours et gageons que Marta s'en souviendra!

 

 

Bali-2182.JPG

Happy Nasi Goreng Udang Marta

 

 

 

 

Bali-2123.JPG

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 12:55

Après deux semaines sur Sulawesi, le premier grop coup de coeur de ce voyage, il est temps pour moi de reprendre la voie des airs, de terre et de l'eau pour atteindre le dernier tronçon de mon périple indonésien: Bali. Je suis un peu réticente à l'idée d'y passer du temps. J'y suis déjà venue il y a une petite dizaine d'années, et l'île ne m'a pas laissé un souvenir impérissable en raison de sa très haute fréquentation. Cependant, je dois y retrouver mes nouveau meilleurs amis Carlos et Marta. Mon bus de nuit m'éloigne de Rantepao et des Torajas pour me rapprocher de Makassar. Oh, je ne t'ai pas raconté mon lecteur toujours à l'heure, mais j'ai raté mon vol de Makassar à Bali de 2 jours. Je ne sais pas pourquoi, j'étais persuadée d'avoir un vol le 29 Octobre. Mais quand j'ai voulu m'enregistrer le 27 Octobre au soir, c'était pour mieux m'apercevoir que mon avion avait décollé il y avait déjà 7 heures de cela. Ma première action en débarquant du bus à 4h17 du matin a été de me dégoter un billet pour Bali, le plus tôt possible. Et le plus tôt possible, c'est à 9h10 avec la compagnie Garuda, pour la modique somme de 1,000,000 de roupiahs. Le billet à 70€, ça c'est fait! Je profite des quelques heures à tuer pour boire un frapuccino au Starbucks de l'aéroport. Ils sont partout ces petits gars de Seattle. Mais surtout, ils ont le wifi! J'échange quelques messages avec mes amis espagnols qui m'apprennent qu'ils quittent Bali pour l'île de Lembongan, à quelques encâblures de là. Rendez-vous est pris.

 

Sulawesi 1988

L'aéroport de Makassar au petit matin

 

Sortie de l'avion, je hèle un ojek (moto-taxi) qui nous dépose, Laurel, Hardy et moi au port de Sanur. Coup de chance, le prochain bateau est dans 40 minutes. Juste le temps de déjeuner de soupe de poisson et de riz, de refaire le plein de crème solaire et me voici fendant les flots sur un speedboat. J'atteins Lembongan 30 minutes plus tard et je me mets en quête de l'hôtel Puri Nusa, qui se trouve tout de même à 2 bons kilomètres du débarcadère. Une jeune fille me prend sur son scooter et me dépose au pied de l'hôtel, les pieds dans l'eau. Life is hard.

 

Bali 2082

La plage devant mon hôtel

 

Ma chambre est immense et défraîchie. Il n'y a pas d'électricité sur l'île depuis plusieurs jours, car le câble qui relie l'île à Bali souffre d'une quelconque avanie. Mais l'eau est cristalline, le sable blanc éblouissant, le ciel bleu des mers du sud et la mer juste ce qu'il faut de rafraîchissante. Lever tôt. Les raies manta nous attendent. Hop les palmes! Hop, le masque et le tuba! Nous louons un petit bateau qui nous largue à Manta Bay. Point de raie au menu ce matin. Elles doivent dormir dans les profondeurs du sable, bien à l'abri des regards. L'eau semble trouble et épaisse après les plongées incroyables à Bunaken. Nous remontons à bord de notre barcasse à moteur et mettons le cap sur Cristal Bay. Effectivement, l'eau est beaucoup plus claire, et les fonds tapissés de coraux. Quelques coups de palmes par-ci par-là et nous nous rendons sur un troisième spot: Mangrove Point. Là, je dis OK Coral. L'eau est incroyablement claire et poissoneuse, les coraux parent le fond de la mer de toutes les couleurs: bleu électrique, vert pomme, blanc. Les anémones de mer prennent toutes les formes. Je m'égaye un bon moment, le temps de débusquer une murène tapie sous un gros bloc de corail et guettant ses proies; un box-fish de belle taille; un poisson caméléon aux écailles léopard. Je prends à droite et me fonds dans un gros banc de petits poissons bleu. Un coup à gauche et ce sont des bat-fish jaune, noir et blanc que je suis en remontant le courant. Life is hard.

 

Bali-2087.JPG

La petite île de Lembongan

 

L'après-midi nous louons des scooters pour partir à la conquête de l'île. Nous commençons par vouloir visiter le temple du village. Force est de constater que la porte est close. Nous faisons le tour, et atterrissons par hasard au milieu d'un combat de coqs. Tous les hommes du village semblent s'être rassemblés ici. Au centre d'une petite arène de sable, deux dresseurs de coq. Le combat va commencer. Les spectateurs se lèvent et scandent une onomatopée en levant les bras et en tendant leur billet au receveur de paris. Les propriétaires ébouriffent les plumes de leur animal de concours et lâchent les bêtes qui se sautent dessus. Tout le monde se lève et crie: "ohhh", "ahhh". Je ne vois rien. Le combat s'arrête. Un des coqs renonce à combattre, il a perdu. Les différents propriétaires se précipitent au centre du cercle, leur plus beau coq sous le bras. Ils font se sentir les bestioles, voient si une quelconque animosité naturelle pourrait augurer d'un grand spectacle. Ils se repassent les coqs de main en main, les soupesant, jusqu'à trouver deux oiseaux d'un même gabarit et semblant éprouver une haine naturelle l'un pour l'autre. On attache un ergot en métal à la patte de chacun des coqs et le combat va pouvoir commencer. Il ne faut pas 2 minutes au beau coq blanc pour mettre son ennemi K.O. Il est même peut être bien mort. Lassé du spectacle, nous reprenons la route. Life is hard.

 

Bali-2078.JPG

Bam! Dans ta face!

 

 

A la recherche d'une bien nommé Dream Beach, nous nous égarons dans les hauteurs de l'île. Pour mémoire, mon lecteur harountazieffien, l'Indonésie est constitué d'un ensemble d'îles volcaniques. Les reliefs sont escarpés, pierreux, enclin à une végétation éparse... la Grèce de l'hémisphère sud, les moulins en moins. En redescendant de notre colline, sur une portion de route particulièrement dégueulasse, la roue de mon scooter glisse contre une pierre. Et c'est le drame. Je perds le contrôle de mon fidèle destrier et parviens de justesse à éviter la chute. En revanche, je me suis pris le scooter sur les jambes. Résultat deux bons gros hématomes de concours et une douleur lancinante à la cheville. Life is hard.

 

Bali-2093.JPG

Lembongan et Cienggan, deux petites îles reliées par un pont suspendu

 

Nous retournons à notre hôtel juste à temps pour le coucher du soleil. Je me gave d'arnica montana en granules homéopatiques. La douleur à la cheville disparait presque immédiatement. Oui, mon lecteur pharmacien, je profite d'avoir pignon sur rue pour faire la promotion de la médecine douce et efficace. Demain, cap sur Bali et Denpasar, la grande ville. Quelques questions pratiques à régler, un peu de shopping avant de me rendre à l'ouest de l'île. Je suis invitée à une petite fête samedi soir. Eh ouais! 

 

Bali-2005.JPG

Coucher de soleil à Lembongan

 

 

 

 

 

 

Bali-2001.JPG

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 00:00

Les touristes qui s'aventurent au coeur de Tana Toraja viennent pour assister à une cérémonie funéraire. Il y'en a très souvent vu que de tout temps les hommes sont morts. Et de tout temps, il a fallu se débarasser de leur corps. En ce qui concerne les Toraja, on peut dire qu'ils mettent le paquet. La cérémonie dure 4 jours rassemblant le ban et l'arrière-ban. Ca coûte une blinde à la famille, alors parfois (pour ne pas dire toujours), ça prend un peu de temps pour enterrer le défunt. Ca peut même prendre jusqu'à 10 ans. Ben oui, il faut rassembler assez de sous pour le cercueil, la décoration du tongkanan, l'édification de bâtiments temporaires pour accueillir les invités, il faut nourrir tout ce monde et le "rafraîchir" au vin de palme, il faut aussi sacrifier quelques animaux et j'en passe et des meilleurs.

 

Sulawesi-1700.JPG

Le tau tau de Maria Tolando

 

 

Mais que fait la famille du corps pendant tout ce temps? Eh bien elle le garde précieusement à la maison. Elle le bourre de formol pour éviter une décomposition avancée. C'est que la climatisation n'est pas de mise dans les montagnes. En fait, le défunt est considéré comme malade jusqu'à ses funérailles. Si d'aventure tu es invité à te rendre dans une maison avec un "malade", tu seras invité à le saluer et à prendre congé, comme avec n'importe quel autre membre de la famille. 

 

Sulawesi-1728.JPG

Le cercueil trône au centre du tongkanan

 

 

Marta, Carlos et moi nous sommes adjoints les services de Arro, guide de son état, que je ne te recommande pas, vu la pauvreté de ses explications. Arriver jusqu'au village de la cérémonie s'est avéré une chevauchée héroïque, la route principale étant fermée. Arro nous a alors mené par des chemins de traverses impraticables pour mon niveau de conductrice. A tel point que bloquant la route à une voiture dans une descente particulièrement raide et caillasseuse, le passager a proposé de mener mon scooter à bon port pendant que je prenais sa place dans le véhicule. Ahh, ils sont sympas ces Indonésiens! Et surtout, ils m'auront permis de rester en vie pour te conter la suite de mes aventures. Et vu ce qui va suivre, tu aurais été déçu de manquer ça, mon lecteur festoyant.

 

Sulawesi-1709.JPG

Accueil chaleureux des touristes que nous sommes

 

 

Nous sommes arrivés au tongkanan de je ne sais trop quel village en fin de matinée. Le cerceuil trône au milieu du tongkanan alors que les invités arrivent et prennent place sous les grenier à riz qui leur est attribué. Les invités les plus prestigieux sont placés au plus près du cercueil. Le porc cuit dans son étui de bambou sous l'oeil sévère du tau tau de Maria Tolando, la défunte. Pour rappel, le tau tau est la statue édifiée à l'occasion des funérailles et qui gardera le cerceuil pour l'éternité. Nous sommes ensuite invités à nous présenter à la famille. Maria n'ayant pas eu d'enfants, ce sont ses nièces et petites-nièces qui nous reçoivent. Nous leur remettons un cadeau (une cartouche de clopes, ce qui est très bien vu) et en retour, nous recevons du thé et des petits gâteaux. Maria avait 90 ans lorsqu'elle est décédée et il aura fallu deux ans à ses descendants pour organiser les funérailles. Lorsque nous prenons congé de la famille, les femmes du village se sont rassemblées autour d'un tronc évidé servant à piler le riz. Elles martèlent en rythme une mélopée envoûtante qui va durer tout le temps du repas qui s'annonce. Nous sommes invités à nous asseoir sur une natte en palme. Une feuille en papier huilé savamment pliée fait office d'assiette. Nous nous servons en riz, en porc cuit dans le bambou (pas mal), en poisson grillé. 

 

Sulawesi-1716.JPG

Pump up the volume

 

 

Un prêtre vient clôturer le déjeuner avec un discours ponctué de "Amen" qui a le don de plonger l'assemblée entière dans une douce léthargie. S'ensuit un discours nettement plus tonique du maître de cérémonie qui retrace la vie de la défunte à coups de cris provenant du fin fond de ses entrailles. Il a le don de réveiller tout le monde et de mettre l'assemblée en condition pour la procession, qui est le but de cette première journée. Les enfants se saisissent de fins bambous coiffés de drapeaux de couleurs et ouvrent la marche. Les femmes se rassemblent sous un dais rouge noué au cerceuil tandis que les hommes portent le cerceuil à travers le tongkanan jusqu'au village. Les buffles qui seront sacrifiés suivent le cortège. Ils sont ici au nombre de 7. La procession est un moment joyeux où les hommes secouent à plusieurs reprises le cerceuil de bas en haut en poussant de hauts cris.

 

 Sulawesi-1849.JPG

 Procession 

 

Une fois de retour au village, le maître de cérémonie annonce le sacrifice du premier buffle. Les enfants se précipitent aux premières loges, en contrebas de la maison. Le premier buffle est toujours sacrifié à l'ouest de l'habitation du défunt et les enfants sont chargés de recueillir le sang de l'animal dans des tubes de bambou. Ah ben oui, je ne t'ai pas précisé que le buffle est égorgé à coup de machette, mon lecteur amateur de gore. Le second sacrifice a lieu au milieu du tongkanan et je suis aux premières loges. Je me dis que si les enfants se réjouissent d'un tel spectacle, je dois bien pouvoir y assister sans tourner de l'oeil. Le buffle est tout d'abord attaché par une de ses pattes à un énorme bambou, cela afin d'éviter qu'il ne se fasse la malle au milieu du public si cela devait tourner mal. La personne chargée de le sacrifier lui entaille la gorge en un coup de machette efficace. Le sang gicle abondamment et l'énorme masse s'effondre au bout de quelques secondes. Puis elle agonise un long moment continuant à respirer par la "trachéotomie" sauvage. En ayant assez vu, nous décidons de rentrer à l'hôtel. Il est déjà 15 heures. En route pour nos motos, nous assistons au sacrifice d'un cochon, pratiqué sur le bord du chemin. Cadeau d'un des invités qui servira peut-être à nourrir tout le monde ce soir. En tout cas, pas besoin de l'égorger pour entendre le doux son de son gruuiiiiikkkk strident. Un coup planté dans le coeur suffit. Ah oui, et bon appétit bien sûr, mon lecteur qui aime à me lire pendant sa pause déjeuner.

 

Sulawesi-1918.JPG

Sacrifice de buffle

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2013 7 27 /10 /octobre /2013 03:12

Mon vol tardif pour Makassar m'oblige à m'y arrêter une journée. Les bus pour la région de Tana Toraja roulent de nuit. Une fois de plus la légende de l'inintérêt des villes asiatiques se confirme. Une exception cependant, Makassar possède un fort à la sauce hollandaise, bien nommé Fort Rotterdam. Une jolie muraille de style ancien protège des casemates ripolinées de près. Les bâtiments servent à l'administration indonésienne et ne se visitent donc pas, à l'exception d'un musée un peu tout naze. J'ai également tenté un tour au marché de Makassar, souk de fringues cheap et moches à ciel ouvert. Je crois que je préfère regagner le hall de mon hôtel en attendant d'aller attraper mon bus.

 

 Sulawesi-1492.JPG

 Fort Rotterdam à Makassar

 

Je retrouve Marta et Carlos, rencontrés à Bunaken, dans mon bus. Nous faisons route de nuit, dans de gros fauteuils somme toute assez confortables, et roulons, roulons vers le nord pendant 8 heures. Le chauffeur a la délicatesse d'allumer les lumières chaque fois que quelqu'un monte ou descend afin qu'il ne se prenne pas les pieds dans le tapis. Ma nuit ressemble a un mille-feuilles: une feuille de sommeil par ci, une par là, jusqu'à ce que le jour se lève vers 5 heures et annihile définitivement tout espoir de repos. Nous débarquons à Rantepao, au coeur de la région Tana Toraja vers 6 heures du matin. Notre première action consiste à trouver une guest house, en l'occurence Pia's Poppies, la plus réputée de la ville. Joli jardin, grandes chambres et délicieuse nourriture... nous avons la chance de dégoter les deux dernières chambres.

 

 Sulawesi-1653.JPG

 Marta y Carlos, compagnons de route provisoires

 

 

Les Tana Toraja sont réputés pour leurs rites funéraires tout à fait originaux, qui ont survécu à la christianisation des masses par les colons. L'autre particularité réside dans l'aspect particulier des greniers à riz et des maisons traditionnelles. Troisième atout de la région, pour lequel les Tana Toraja n'y sont pour rien, les montagnes. Le pic le plus élevé de la région culmine à 2000 mètres. Ce n'est pas le Mont-Blanc, mais cela suffit à garantir une température agréable tout au long de l'année. Sans compter une pluviométrie élevée et régulière, qui permet de cultiver le riz dans les larges plateaux. Tu l'auras compris, mon lecteur paysagiste, Tana Toraja c'est une émeraude enchâssée de montagnes habitées d'une peuplade aux moeurs étranges.

 

Sulawesi-1635.JPG 

Rizières    

 

Marta, Carlos et moi louons des scooters afin de nous déplacer au coeur de ce petit paradis. Eh oui, encore un! Nous suivons les recommandations du Lonely Planet pour visiter les plus beaux tongkanan. Chaque village se dote de greniers à riz érigés en rectangle. C'est au centre du tongkanan qu'ont lieu les cérémonies funéraires, que j'évoquerai dans mon prochain article. Nous parcourons également des paysages idylliques de rizières en plateau agrémentées de leur buffle et de leur épouvantail. Voilà qui aurait plu à Holbein ou Paulus Potter s'ils étaient venus jusqu'ici. Nous découvrons également les "cimetières" délabrés des Tana Toraja.

 

Sulawesi-1637.JPG 

Grenier à riz

 

Les Tana Toraja n'enterrent pas leurs morts, mais déposent les cerceuils dans des grottes ou à flanc de falaise, parfois dans les arbres. Les cerceuils étant en bois, ils finissent par se décomposer. Nous nous promenons donc au milieu des crânes et des ossements. La promenade est étrange mais pas morbide. Et puis moi qui aime bien les cimetières, je dois dire que là, je suis servie! Malheureusement, l'homme étant ce qu'il est, c'est à dire un voleur de tout et n'importe quoi, les Tana Toraja ont tendance à édifier des mausolées désormais afin d'éviter le vol des dépouilles ou des tau tau. Les tau tau sont les statues représentant le mort et placées aux côtés du cercueil.

 

Sulawesi-1673.JPG

Promenade à tombeau ouvert

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 08:44

A celles qui me détestent pour avoir passé quelques jours extraordinaires au paradis du snorkelling, voici un petit bémol qui devrait appaiser leurs esprits enflammés. Aujourd'hui, je revêts mon costume d'Eve. Non, non, je ne me promène pas à poil autour de nos bungalows. Je suis chassée du paradis. Ce soir, je dois prendre l'avion pour Makassar, la capitale de Sulawesi, au sud de l'île. Et comme les évènements ne s'enchainent pas toujours à la perfection, le bateau quitte l'île à 8h30 le matin. Je me retrouve donc avec une journée à tuer avec Laurel et Hardy. Etant donné qu'à Manado il n'y a pas de quoi s'extasier plus d'une seconde, je m'organise pour effectuer une excursion à une heure de la ville.

 

 Sulawesi 1436

Adieu jolie Bunaken

 

C'est là qu'Odi, guide de son état, qui réside à Bunaken et traine ses guêtres au paradis des bungalows entre en jeu. Cela n'aura échappé à personne, sauf à toi mon lecteur ignorant, que j'ai tapé dans l'oeil d'Odi. Tellement fort, qu'il doit être aveugle d'un oeil à l'heure qu'il est. Bref, je lui ai posé quelques questions concernant la possibilité de laisser mes sacs à Manado pour aller au Lac Linow, un lac sulphurique proche de Tomohon, dans les montagnes qui surplombent la ville. Rien de plus simple je n'ai qu'à me pointer à l'hôtel Célèbes à côté du port, laisser mon sac et filer. Ce que je fais. Mais voilatipa qu'Odi est justement là. Comme par hasard il a une course à faire à Tomohon. Comme par hasard, il y va aujourd'hui. Comme par hasard, il peut me montrer le chemin. Je n'ai qu'à attendre qu'il ait fini ses deux bières (il est 10h00 du matin, mon lecteur alcoolique) et c'est parti. 

 

 Sulawesi 1203

 Odi, notre personnage principal du jour

 

Arrivés à Tomohon, Odi me fait visiter le marché. Au menu, serpent, chauve-souris (ou pas?), chiens prêts à manger. Un vrai bonheur. Là, je me retrouve embarquée au Lac Tondano, alors que je veux aller au Lac Linow. Il semblerait que la route pour Linow soit en réfection, ce qui engendre des embouteillages monstre. Soit. Allons à Tondano. Il s'agit d'un vulgaire lac, au fond d'un cratère de volcan. N'oublie pas, mon lecteur géologue, que l'Indonésie est constitué d'îles volcaniques. Notre bémo (minibus) nous dépose à l'entrée d'un parc/hôtel/piscine sur les rives du lac. 

 

 Sulawesi 1446

 A ton avis: chien, serpent ou chauve-souris?

 

J'ai l'impression de me promener sur les bords de la mer Noire, dans une de ces stations balnéaires staliniennes non-entretenues. Les attractions pour les enfants sont bonnes à choper le tétanos. Seul un couple de jeunes amoureux, certainement désireux de s'extraire aux regards, se promène. Au loin, un pêcheur tire son filet d'une main en pagayant de l'autre. Spectacle parfaitement mélancolique sous les lourds nuages menaçants. Ajoutant à l'atmopshère chargée, Odi me sort une déclaration d'amour en bonne et due forme et en anglais de cuisine. Je lui explique posément que je ne partage pas ses sentiments, que je n'éprouve rien pour lui. Il me dit qu'il comprend que lui à Bunaken et moi en France, c'est difficile de vivre ensemble (sic). J'opine du chef. Et si on y allait? J'ai un avion à prendre moi! 

 

 Sulawesi 1461

Maisons sur pilotis au Lac Tondano

 

Désolée mon lecteur avide d'Harlequin, mais le roman à l'eau de rose ne sera pas pour cette fois. J'ai adoré Bunaken. Malheureusement, je risque de ne pas pouvoir y retourner de sitôt. Mais toi, oui. Promets-moi alors d'aller saluer les poissons et les tortues pour moi.

 

 

Sulawesi 1463

Dis Maman, c'est quoi le tétanos?

 

 

 

 

Sulawesi-1434.JPG

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 09:23

En indonésien, "pulau" veut dire île. Il y en a environ 17 000 dans le pays, dont beaucoup d'inhabitées. Bunaken est au nord des célèbres Célèbes, rebaptisées Sulawesi par les Indonésiens. Bunaken est réputée pour la qualité de son récif coralien et la clareté de ses eaux. La conjonction de ces deux éléments en font un des meilleurs spots de plongée au monde et surtout de "snorkelling". Le snorkelling est la pratique de la nage avec palmes, masque et tuba. La première soirée sert à faire connaissance des résidents tout arrivés le même jour: Juliana et Peter et Olivier. Il y a Hans aussi, le photographe sous-marin semi-professionnel qui vit ici la moitié de l'année. Il passe ses repas à essayer de nous refourguer ses photos et à nous montrer le résultat de ses plongées sur son ordinateur. Ici, les chambres sont vendues pension complète, ce qui somme toute permet d'avoir un peu de compagnie.

 

 Sulawesi-1371.JPG

 Lever de soleil à Bunaken

 

Le lendemain matin, je passe au "diving center" récupérer le matériel d'observation et j'attends bien sagement que la marée remonte. Etant donné que nous avons le wifi partout sur le site, j'en profite pour passer un peu de temps sur internet depuis la terrasse de mon bungalow. Et après le déjeuner, je prends la direction de la plage au bout du jardin et plouf! à l'eau! Ben mon vieux, c'est fou ce que la terre est belle sous l'eau. Des poissons de toutes les couleurs, de toutes les formes et de toutes les tailles se promènent négligemment entre les branches de coraux, les anémones et plein de trucs que je ne sais évidemment pas ce que c'est. C'est bien simple, c'est un peu comme de nager dans un aquarium géant. Un truc de dingue! Le soir, nous nous retrouvons sur la plage et les hommes qui travaillent ici improvisent un boeuf. Swinging evening in Bunaken, une Bintang bien fraiche à la main et les pieds dans le sable. Odi, le guide qui a essayé de m'embarquer sur le port de Manado ne m'en veut visiblement pas de l'avoir rembarré. Il propose de m'emmener le lendemain matin voir les tortues de l'autre côté de l'île.

 

P1060991.JPG

L'incroyable spectacle sous-marin

 

      Un de ses amis nous a emmené en bateau sur un spot célèbre pour ses tortues de mer. Hop! J'en ai vu 4. Elles remontent de temps en temps à la surface prendre une bouffée d'air chaud et repartent nager entre deux eaux. Outre les tortues, de nouveau un jardin coralien incroyable, une eau de la plus grande pureté et des poissons bleu, violet, jaune-noir et blanc. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel se retrouvent en écailles de poisson. Après une bonne heure de barbotage, retour au port pour un déjeuner bien mérité et après-midi tranquille. Les journées sont doucement rythmées sur Bunaken et c'est ce dont j'avais besoin. Et le soir, nous buvons des bières, parfois un peu trop, en échangeant nos histoires de voyageurs. Devenue addict au snorkelling ("apnée", comme disent les Québecois), je profite du bateau des plongeurs pour aller découvrir d'autres endroits autour de l'île. A chaque fois le même émerveillement.

 

 P1060968.JPG

Batfish

 

Ce soir, c'est mariage à Bunaken. Un chapiteau décorée de bambou a été dressé derrière l'église. Des bancs sont disposés tout le long, un orchestre a pris place à l'extérieur de l'enceinte et joue des airs un peu farfelus dnas des flûtes en bambou. Les mariés ont l'air de s'éclater comme à un enterrement. Un type anime la soirée et quand il se tait, la musique et la dance prennent le pas. Marta, notre copine barcelonaise, se jette dans la danse comme une diablesse et recueille immédiatement les suffrages des hommes présents. Quant aux femmes, elles sont mortes de rire devant sa façon de remuer le popotin à la Shakira, ce qui n'est pas vraiment dans les façons de Bunaken.  

 

 Sulawesi 1280

 L'orchestre national de Bunaken

 

Ici, nous vivons au rythme du soleil. Les activités démarrent très tôt (entre 6h30 et 8h30) ce qui laisse le temps pour le farniente dans le hammac sur ma terrasse en sirotant une noix de coco. La carte postale est très belle et bien réelle. Le soir tombe tôt et vite et nous dînons à l'heure anglaise. Puis nous investissons la plage à coups de bières, de rires, de chansons. Et le lendemain, ça recommence. Je ne suis pas plage, je n'aime pas trop l'eau, mais là, je pourrais rester indéfiniment. Donc, mon lecteur voyeuriste-plongeur ou apnéiste, je ne peux que te recommander chaudement Bunaken, son eau à 25°, son jardin sous-marin extraordinaire, la douce torpeur de ses journées et ses soirées à la coule. Plus qu'une journée ici, et ensuite il sera temps de reprendre un avion. Je peux d'ores et déjà te dire que j'veux pas y aller!

 

Sulawesi-1211.JPG

Leçon de chanson brésilienne

 

 

 

 

Sulawesi 1367

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 04:54

Je quitte Loksado sans regret aux aurores. Le "taxi" prend la route à 6 heures du matin. Je suis à l'aéroport à 10h30 pour voler sur Balikpapan, au sud-est de Bornéo. Heureusement, j'avais réservé le dernier vol à 19h40 pour être sûre de ne pas le rater. Je change mon billet pour le premier vol en partance. Il me faudra attendre 5 heures tout de même. Balikpapan est une ville prospère grâce aux quelques plate-formes pétrolières qui émaillent sa côte. Cela signifie donc qu'elle est propre et qu'on y mange bien. Je casse mon petit cochon rose pour me remettre de la déconvenue qui m'a cueillie à mon arrivée. Ma copine Anne-Laure ne me rejoindra pas. En tout cas, pas tout de suite. Moi qui me faisais une joie de partager les longues heures de route pour rejoindre l'Amandit et remonter la rivière en pénétrant au coeur de la jungle. Plouf! Ca tombe à l'eau. Mais Anne-Laure, je te remercie, car j'ai dégusté la meilleure seiche croustillante en sauce aigre-douce de mon existence. Tout ça, dans un cadre idyllique au bord de l'eau.

 

 Borneo 1028

 Ocean's: le beau bon resto de Balikpapan

 

Prise de flemmardise aigüe le lendemain matin (qui est un jour férié), je renacle à me rendre à Samarinda d'où je dois organiser ma croisière. Je sais que cela va me couter un bras, que je vais devoir me taner des heures de minibus et courir au retour pour filer sur Sulawesi. De plus, je n'ai pas vraiment eu de nuit complète depuis mon trek à Sumatra, et je suis épuisée. Aux diables mes varices, je change d'avis, je change de vie, je vais m'y rendre de ce pas aux Célèbes (Sulawesi). Au nord de l'île, en face de Manado, se trouve une petite île tranquille qui semble-t-il est un des plus beaux spots de plongée au monde. Je ne plonge pas, et je n'ai pas du tout l'intention de m'y mettre. En revanche, il est temps que je me mette au "snorkelling", c'est à dire à la nage avec palmes, masque et tuba. Je file donc à l'aéroport et achète un billet pour le premier vol en partance pour Manado. Encore 6 bonnes heures d'attente. 

 

 Borneo 1045

 Et encore un tarmac d'aéroport!

 

Le lendemain, je me lève à une raisonnable, prends tout mon temps, car LE bateau ne traverse qu'à 15h00. A midi, je quitte l'hôtel et me dirige à pied, croulant sous mes sacs et le soleil, vers le port. A peine arrivée, je me fais alpaguer par un type qui justement a un bateau et qui peut me faire traverser pour le même prix que le bateau public. Mouais. Ce que je veux, c'est déjeuner d'abord. Le type me poursuit jusqu'au restau et me dit qu'il peut aussi me recommander l'hébergement. Je l'éconduis assez peu gracieusement et je me régale d'un poisson fumé pimenté servi avec du riz et des légumes verts légèrement vinaigrés. Je réarrimes mes sacs et prends soin de partir dans la direction opposée à celle par laquelle je suis arrivée pour ne pas recroiser le type. Je m'enquiers plusieurs fois de l'embarcadère pour le "public baot" et je finis par atterrir en face du marché, sur un quai où s'imbriquent les bateaux de ravitaillement. Là encore, on me propose la traversée pour le même prix que le public boat. Voyant qu'il y a tout de même pas mal de locaux qui semblent utiliser ce moyen de transport, je me résigne à faire la traversée au milieu de sacs de ciment et de fontaines à eau.

 

Sulawesi 1079

Le port de Manado

 

Après trois jours de transit à courir les aéroports de Bornéo, je foule enfin le sable fin de ma tong gracile. Je traverse le coquet village de pêcheur au sud de Bunaken et longe la côte jusque chez Daniel. Une douzaine de bungalows, un jardin tropical en pente douce jusqu'à une langue de sable, la mangrove et la mer à 28°. Oui mon lecteur paré d'automne, je vais me plaindre que l'eau est trop chaude! Je prends possession de mon bungalow avec sa petite terrasse, sa vue sur la plageounette et les bateaux du centre de plongée, et je me dis que quand même, j'ai eu bien raison de poser Laurel et Hardy ici. Je sens que je vais m'y plaire. Ah oui, et juste pour le plaisir: le type qui m'a alpaguée sur le port de Manado et que j'ai sèchement envoyé chier travaille ici, bien entendu! 

 

Sulawesi 1121

Chambre avec vue

 

 

Sulawesi-1063.JPG

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 10:01

Après un transport d'émotion à Medan, me voici débarquée à Bornéo, à Banjarmasin plus précisément, la grande ville du sud. Il m'aura fallu une journée entière pour en arriver là, en me levant à 4h30. J'ai pris un premier vol pour Jakarta au petit jour. Puis, attendu un second vol pour Banjarmasin. De là, je me suis rendue en ville, à 26km précisément. J'ai passé la nuit dans un hôtel sordide, failli dîné au KFC du coin. Et puis non, prise de remords, j'ai mal mangé dans un restaurant du quartier: du riz, une cuisse de canard et un verre d'eau tiède. Avantage tout de même, le wifi for free accessible depuis le hall de mon hôtel uniquement. Je me suis levée raisonnablement tôt le lendemain matin pour me rendre à Loksado. 

 

Borneo-0892.JPG

Pas folichon Banjarmasin...

 

Loksado est un village plein de promesses d'après mon guide. Il est perché dans les montagnes naissantes de Bornéo. Il y a plein de possibilités de trek (bien que je ne sois pas du tout tentée) et on peut y pratiquer le bamboo rafting. Tiens, du raft sur une barque en bambou, cela peut être amusant. Je pars à la recherche de l'endroit où passent les minibus pour la gare routière, située à 6km du centre ville. Par chance, je tombe sur un guide parlant très bien anglais à la sortie de mon hôtel. Il m'indique la direction à suivre. Puis, je me fais alpaguer par un chauffeur de minibus en maraude. Parfois, la vie semble facile. Le chauffeur me dépose à un arrêt de minibus pour Kandangan, gros bourg qui marque la porte d'entrée des montagnes. Evidemment, il y a déjà du monde dans le bus. Il reste une place, au fond à droite. Je me plie en 4, Laurel sur mes genoux, pendant 3h30. Une armée entière de fourmis s'est emparée de moi bien avant mon arrivée. A Kandangan, je me fais cueillir par un chauffeur d'ojek (moto) qui veut me faire croire qu'il n'y a plus de pick-up pour Loksado. Le LP est pourtant formel. Des camionnettes de ravitaillement se rendent régulièrement à Loksado. Il faut juste que je trouve la bonne rue. Il faut dire que le chauffeur d'ojek en question souhaiterait que je grimpe sur sa moto pour les 40 kilomètres restants. Je ne suis pas du tout motivée. En plus, c'est cher. Devant mon air buté, il finit par céder et m'emmène sur sa moto jusqu'à l'arrêt. Là, je poireaute bien une heure sous un cagnard d'enfer. Il fait beau et chaud à Bornéo. Alors que tu te prépares à un automne rigoureux, mon lecteur emmitoulé, ici, il doit bien faire 35°.

 

Borneo-0903.JPG

En route pour Loksado

 

Une camionnette finit par arriver. Deux femmes montent à l'avant. Le chauffeur peut m'emmener, mais je dois voyager sur la plateforme. Pas de problème. Je mets un foulard dans mes cheveux en guise de chapeau, me tartine de crème solaire et pose mon cul sur un sac de ciment qui n'attend que moi. Au moins, j'ai de l'air.

 

Borneo-0982.JPG

L'arrivée sur Loksado

 

Loksado est effectivement un croquignolet petit village aux maisons de planches de bois, qui s'enfilent le long d'une rivière comme les perles sur un collier. Il y a trois ponts suspendus qui laissent à penser que la jungle ne doit pas être bien loin. Je prends refuge chez Alya, qui a transformé une maison en bord de rivière en chambre d'hôte. Elle m'assaille tout de suite et me refourgue une séance de bamboo rafting. Je suis encore percluse de courbatures chèrement gagnées lors de mon trek sur Sumatra, et j'aspire surtout à me reposer. Mais bon, vu que la rivière semble avoir aussi sommeil que moi, je ne risque pas de me faire violence en acceptant. Là, dans son broekn English, Alya me fait comprendre que le rafting démarre à 7h00 du matin, et que cela dure trois heures. Ma motivation s'effondre d'un coup sec, mais je ne recule pas devant ce petit coup du sort. Le lendemain, je mets donc un réveil à 6h00. Mais j'ai déjà été réveillée par l'appel à la prière, le chant du coq et quelques motos matinales. Je pointe le bout de mon nez à la porte et scrute la rue du village. C'est que j'aimerais bien avaler quelque chose avant de passer trois heures au soleil, le cul sur du bambou. Le warung du coin ouvre justement ses volets. J'opte pour une brioche en plastique fourrée à l'ananas de synthèse sous cellophane et je m'en retourne attendre mon capitaine ad hoc devant mon homestay. J'attends telle soeur Anne, et je ne vois rien venir. Après plus d'une heure d'attente, alors que je commence à fulminer, Alya vient me chercher. Le Jean Bart des rapides un peu lent m'attend sur notre radeau de fortune. J'embarque. Que la croisière s'amuse!

 

Borneo-0970.JPG

Mon radeau de bambou en construction

 

Je ne te cacherai pas que c'était super nul! Et oui. Tout ne peut pas être toujours super excitant-over the top! 3 heures de rives bordées de bambou, de bananiers et d'autres plantes inconnues c'est un peu long. Et puis Alain Colas, il ne parle pas anglais. Il ne parle pas du tout à vrai dire. Il est muet. Ca limite les explications. Et puis, passé 9 heures, il commence à faire sacrément chaud. Et puis, il a fallu raquer l'ojek qui m'a ramené au homestay, car ce n'était pas compris dans le prix douillet.

 

Borneo-0949.JPG

Et au milieu coule une rivière

 

En revanche, j'ai passé une après-midi paisible. Bercée par les remous modestes de la rivière, la sieste fut d'enfer! Je me suis enfermée dans l'amour et les étoiles et le temps qui passe avec Jean d'Ormesson (ça fait bourge, ça non?). J'ai observé les enfants se jouant de l'eau, les mamans lavant le linge, les familles se lavant. Ahh, un peu de quiétude et de rien-à-faire.

 

Borneo-0961.JPG

Buller

 

 

Je m'enquiers auprès d'Alya des possibilités de pick-up pour repartir le lendemain. J'ai le dernier vol pour Balikpapan de réservé. Sachant qu'il y'en a pour 5 bonnes heures de transport, j'aurai même le temps de dormir un peu. Sauf que, sauf que... le seul pick-up, grandiosement appelé taxi, part à 6h00 du matin. J'ai donc mis mon réveil à 5h00 en maudissant le Dieu de la paresse de ne pas daigner m'accorder un peu d'attention. 

 

Borneo-1007.JPG

Pont suspendu aux aurores

 

Voyager nécessite des sacrifices: peu de sommeil, des efforts financiers pour rebooker un autre billet d'avion plus tôt (j'étais à l'aéroport à 10h30, je n'allais pas attendre 9h00!), accepter que tout n'aille pas dans mon sens. Oui, bon, je sais, j'ai du travail.

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 13:48

Aujourd'hui, l'Indonésie me tend les bras. Il n'y a que le détroit de Malaka à traverser et me voilà au tout nouvel aéroport de Medan, sur l'île de Sumatra (la grande île au nord du pays). Il est tellement tout neuf que les compagnies aériennes ne disposent pas de terminaux connectés pour les paiements bancaires. Je dois donc régler les 418,000 roupies (ehh ouais, ici aussi) de mon billet pour Bornéo en cash. Ca peut paraitre beaucoup 418,000 roupies. En réalité, ça équivaut à 27€. Il est aussi tellement tout neuf l'aéroport de Medan qu'il n'y a pas encore de boutique pour se procurer une carte SIM. Et il n'est pas non plus renseigné dans ma Bible, donc je ne sais absolument pas où je suis. Ce que je sais en revanche, c'est que je me rends à la gare routière à l'ouest de Medan attraper un bus pour Bukit Lawang, la porte d'entrée du paradis des orang-outans. Je saute dans un taxi qui va me couter les yeux de la tête mais qui va m'offrir de la pop allemande (Du allein kannst du mich verstehen, dans le texte) et les Gipsy Kings. Cela me donne presque envie de faire demi-tour.

 

Sumatra 0682

En route pour Bukit Lawang

 

Je saute dans le premier minibus tout pourri en partance pour Bukit Lawang. J'ai tout de même 3 heures de route et il est déjà 14 heures. Le bus peut accueillir 11 passagers. Nous atteindrons le modeste chiffre de 18 paires d'yeux regardant défiler les plantations de palmiers à huile sous des trombes d'eau. J'arrive dans un Bukit Lawang détrempé et grisonnant. Je me fais alpaguer par Jos, gentil Indonésien hémiplégique qui se propose de m'emmener à "Rain Forest", le homestay que je me suis choisi. Il me pousse vers un becak, le rickshaw indonésien, mais je refuse préférant marcher après 3 heures pliée en 4 dans le minibus. Ce que je n'ai pas réalisé, c'est qu'il y en a pour 30 minutes à pied, que mon guide a une patte folle et qu'il recommence à pleuvoir. Fort heureusement, Doni, un gentil Indonésien en motocyclette nous dépasse. Il s'arrête et étant donné qu'il travaille à Rain Forest, Doni, il se propose de m'emmener. Il prend Hardy entre ses jambes à l'avant et moi derrière avec Laurel. Ce sont vraiment de très très bons conducteurs ces Indonésiens! Doni manoeuvre avec aisance dans ces ruelles glissantes et complètement défoncées. Je n'ai pas le temps d'égrenner le chapeler de tous les saints que nous sommes arrivés.

 

 

Sumatra 0690              La rivière qui s'écoule au pied de Rain Forest                                                                                                                                                                                                                                  .

Je m'installe dans la chambre 7, au confort sommaire: un matelas jeté sur le parquet, une moustiquaire et voilà. N'empêche, elle a du charme ma chambrette dans cette maison de bois. Je redescends pour m'enregistrer et réserver un trek dans la jungle. C'est pour cela et uniquement pour cela que je suis venue à Sumatra: voir les orang-outans, nombreux dans la forêt environnante. J'ai le choix entre 6-7h de trek et une descente en rivière en une journée, ou 6-7 heures de trek, une nuit dans la jungle, une baignade au pied d'une cascade, une descente en rivière sur deux jours. Je réfléchis 45 secondes et opte pour le trek de 2 jours. De toute façon, il va falloir marcher longtemps. Dormir dans la jungle, ça doit être rigolo. Une fois mon trek réservé, je passe la soirée à discuter avec un Français, une Hollandaise, une Anglaise, pendant que Doni est ses copains chantent en jouant de la guitare. Après quelques bières, je vais me coucher. Demain la journée sera longue. C'est là que Doni frappe à ma porte, un tube à la main: un mélange de plantes de la jungle, idéales pour un massage. T'as raison! Ceci dit, ma lectrice en mal de "romance", à bonne entendeuse, salut! 

 

Sumatra 0694

La vue depuis ma chambre

 

Le lendemain, lever à 7 heures pour préparer mon paquetage et prendre un solide petit-déjeuner. Un des guides vient me chercher et m'ammène au point de départ, où je rejoins le groupe. Nous serons 6 au total: Michael, Josepha et Jutta venus d'Allemagne, Larissa et Bird issus de Hollande (le pays, pas François) et moi. Nous sommes entourés de 3 guides Madang, Hendricks et Chottey, nos gardes du corps comme ils aiment à plaisanter. Nous entamons la grimpette par une traversée de plantations d'hévéa et de cacao avant d'accéder au saint des saints: le Gunung Leuser National Park. A peine avons-nous pénétré dans la jungle, la vraie, que nous tombons sur un singe-dont-je-n'ai-pas-compris-le-nom.

 

Sumatra 0735

Le singe mystère et le coude de Madang

 

A quelques mètres de là, se promène d'arbre en arbre une maman orang-outan et son petit de 6 mois. Nous passons un long moment à les observer quand déboule un gibbon sautillant. Oui, mais... les orang-outans ne peuvent pas voir en peinture les gibbons. La maman orang-outan se met en chasse de l'intrus, le petit bien arrimé à son torse velu, et aidée par un mâle qui croise dans les parages. Le gibbon dégage. Nous aussi, parce qu'on ne peut pas planter la tente après 30 minutes de marche. Nous progressons sur un sentier confortable, un peu de montée, un peu de descente, un peu de plat. Nous tombons sur un autre orang-outan. Nous nous arrêtons, le mitraillons et repartons. 

 

Sumatra 0814

The King of the Jungle

 

Hop, c'est la pause. Nos guides sortent un régime de bananes, de grosses grappes de ramboutans et des fruits de la passion. Il doit être pas loin de midi, si ce n'est plus. Nous nous ruons sur les fruits. Puis nos guides décident qu'il va peut-être pleuvoir et que nous allons profiter du temps sec pour déjeuner. Ah bon? Les fruits n'étaient pas le déjeuner. Ils sortent de leurs sacs de petits sacs de papiers contenant du nasi goreng, le plat national consistant en du riz frit avec un oeuf frit. Il est encore tiède et délicieux. Mon stage en Inde me permet de manger avec les doigts avec une grande aisance. Nous avons tous un peu de mal à finir notre riz, gavés de fruits que nous sommes.

 

Sumatra 0830

Nasi Goreng et concombre frais: à table!

 

Un babouin vient nous rendre visite, essayant de chiper un sac de nourriture que Chottey a malencontreusement laissé trainer. Il lui balance une bouteille en plastique à la gueule, le singe lâche le sac et prend le large. N'empêche,il continue de nous tourner autour pendant un long moment espérant grapiller un ou deux trucs. Ce qui m'a permis de prendre la photo du siècle!

 

Sumatra-0835.JPG

Le sourire du babouin    

 

Après le déjeuner les affaires sérieuses débutent. Nous entamons une descente mortelle, où nous devons nous retenir aux racines pour ne pas glisser. Il a beaucoup plu la veille, le terrain est glissant. Ca dure un long moment. Au fond de la gorge, un ruisseau auquel nous nous rafraichissons quelque peu avant d'entamer la montée tout aussi dure. Je crois crever. Je sue sang et eau et je réalise que je ne suis pas du tout affutée pour les terrains difficiles. Alors que mes compagnons gambadent (ou presque), je suis à la traine et mon sang bouillonne. Il m'est quasiment impossible de te décrire la difficulté du terrain, mon lecteur intrépide. Sache que les pentes sont tellement raides que tu ne fais que regarder tes pieds et chercher des appuis pour t'aider dans ta progression ou pour ne pas te laisser entrainer par la pente. Je pensais que de mettre mes mains dans la boue, m'aggripper à des racines et des plantes sans trop prendre le soin de vérifier qu'il n'y a pas un serpent qui traine ne serait pas pour moi. Ben, je ne me suis pas gênée. J'ai aussi eu une pensée émue pour les combattants au Vietnam, qui eux devaient se trainer un paquetage de 40 kilos. C'est bon, maintenant, je connais l'enfer vert.

 

Sumatra-0882.JPG

Heureusement, elles sont plutôt chouettes les pauses vitamines dans la jungle

 

Pour la dernière montée (où j'ai failli avoir une crise de nerf tellement on n'en voyait pas la fin) et la dernière descente où je ne savais même plus mon nom, tellement j'étais épuisée, un des guides à gentiment porté mon sac. C'est bien penaude que je suis arrivée au camp, mais j'y suis arrivée, vivante en plus! Au final, nous aurons crapahuté pendant 9 heures.  Nous avons pris possession de notre "hutte" au bord de la rivière juste avant la tombée de la nuit. Nous avons tous couru enfiler notre maillot de bain et fait un plouf dans l'eau délicieusement rafraichissante. Puis nous avons dîné de poulet aux épices, de riz, de tofu frit et de curry de légume sous les étoiles. Un peu la classe, non? Notre dîner touchant à sa fin, il a commencé à pleuvoir. Nous avons alors pris possession de la tente pour une soirée de jeux en tous genres animée par Chottey et Hendricks. C'est avec fierté (encore!) que j'ai résolu un problème arithmétique sur lequel nous avons séché pendant 20 bonnes minutes. Tu sais, mon lecteur pernicieux, un de ces jeux avec des allumettes où tu dois en enlever une pour arriver au bon résultat. Bref, ceux qui me connaissent bien sauront à quel point j'ai frôlé l'exploit ce soir là.

 

Sumatra-0859.JPG

La tente: confort (ultra) sommaire.

 

La nuit a été longue mais douloureuse. Le sol de la jungle est bien dur, même (ou surtout?) après de longues heures de marche. La mise en route le lendemain matin s'est avérée difficile. Mais le ciel bleu et le soleil éclatant venu saluer ma victoire ont partiellement effacé les courbatures et la douleur mentale de la veille. Jusqu'à ce que je m'étale de tout mon long dans les rochers alors que nous remontions la rivière pour nous rendre à la cascade. Belle chute, qui aurait certainement provoqué la bienveillance acerbe de Candeloro et Monfort s'ils avaient pu commenter l'évènement. Je me suis relevée (même pas mal d'abord) et nous avons atteint la cascade. OK, elle n'était pas très haute, mais ne manquaient que les Hollywood chewing-gums au goût très frais pour faire comme dans cette bonne vieille pub des années 80. Une fois de plus, l'eau était délicieuse. Nous sommes redescendus gentiment vers le campement pour déjeuner de nouilles en bouillon. Les guides ont assemblées les grosses bouées en caoutchouc en radeau de fortune et nous avons pris le large.

 

Sumatra-0871.JPG

Au pied du campement, au matin

 

Nous avons bien rigolé à chaque passage de "rapides", lâchés quelques "ouch" lorsque nos fesses délicates venaient à taper contre le lit rocailleux de la rivière et somme toute bien rigolé. C'est fatigués et heureux que nous nous sommes séparés. Je suis vite repassée à mon homestay récupérer Hardy et mon linge propre et j'ai filé en compagnie de Jutta attraper un minibus pour Medan. Nous y sommes arrivées en début de soirée. Nous sommes descendues dans un des meilleurs hôtels de la ville afin de nous assurer les bons auspices d'une douche bien chaude et d'un matelas douillet. Et oui, demain lever à 4h30 pour me rendre à Banjarmasin, Bornéo, avec une escale de plusieurs heures à Jakarta. Une très belle aventure s'achève, en espérant qu'il y'en aura d'autres, mais plus de trek! 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Astrid autour du Monde
  • : Viens je t'emmène... J'ai initié ce blog à l'occasion d'un périple de 3 mois en Australie, Nouvelle-Zélande et parcs nationaux US... Et puis j'ai continué à chacun de mes voyages. Si toi aussi tu as la bougeotte et que tu aimes découvrir de nouvelles destinations, tu es sur le bon blog!
  • Contact

Recherche

Liens