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12 octobre 2013 6 12 /10 /octobre /2013 10:01

Après un transport d'émotion à Medan, me voici débarquée à Bornéo, à Banjarmasin plus précisément, la grande ville du sud. Il m'aura fallu une journée entière pour en arriver là, en me levant à 4h30. J'ai pris un premier vol pour Jakarta au petit jour. Puis, attendu un second vol pour Banjarmasin. De là, je me suis rendue en ville, à 26km précisément. J'ai passé la nuit dans un hôtel sordide, failli dîné au KFC du coin. Et puis non, prise de remords, j'ai mal mangé dans un restaurant du quartier: du riz, une cuisse de canard et un verre d'eau tiède. Avantage tout de même, le wifi for free accessible depuis le hall de mon hôtel uniquement. Je me suis levée raisonnablement tôt le lendemain matin pour me rendre à Loksado. 

 

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Pas folichon Banjarmasin...

 

Loksado est un village plein de promesses d'après mon guide. Il est perché dans les montagnes naissantes de Bornéo. Il y a plein de possibilités de trek (bien que je ne sois pas du tout tentée) et on peut y pratiquer le bamboo rafting. Tiens, du raft sur une barque en bambou, cela peut être amusant. Je pars à la recherche de l'endroit où passent les minibus pour la gare routière, située à 6km du centre ville. Par chance, je tombe sur un guide parlant très bien anglais à la sortie de mon hôtel. Il m'indique la direction à suivre. Puis, je me fais alpaguer par un chauffeur de minibus en maraude. Parfois, la vie semble facile. Le chauffeur me dépose à un arrêt de minibus pour Kandangan, gros bourg qui marque la porte d'entrée des montagnes. Evidemment, il y a déjà du monde dans le bus. Il reste une place, au fond à droite. Je me plie en 4, Laurel sur mes genoux, pendant 3h30. Une armée entière de fourmis s'est emparée de moi bien avant mon arrivée. A Kandangan, je me fais cueillir par un chauffeur d'ojek (moto) qui veut me faire croire qu'il n'y a plus de pick-up pour Loksado. Le LP est pourtant formel. Des camionnettes de ravitaillement se rendent régulièrement à Loksado. Il faut juste que je trouve la bonne rue. Il faut dire que le chauffeur d'ojek en question souhaiterait que je grimpe sur sa moto pour les 40 kilomètres restants. Je ne suis pas du tout motivée. En plus, c'est cher. Devant mon air buté, il finit par céder et m'emmène sur sa moto jusqu'à l'arrêt. Là, je poireaute bien une heure sous un cagnard d'enfer. Il fait beau et chaud à Bornéo. Alors que tu te prépares à un automne rigoureux, mon lecteur emmitoulé, ici, il doit bien faire 35°.

 

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En route pour Loksado

 

Une camionnette finit par arriver. Deux femmes montent à l'avant. Le chauffeur peut m'emmener, mais je dois voyager sur la plateforme. Pas de problème. Je mets un foulard dans mes cheveux en guise de chapeau, me tartine de crème solaire et pose mon cul sur un sac de ciment qui n'attend que moi. Au moins, j'ai de l'air.

 

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L'arrivée sur Loksado

 

Loksado est effectivement un croquignolet petit village aux maisons de planches de bois, qui s'enfilent le long d'une rivière comme les perles sur un collier. Il y a trois ponts suspendus qui laissent à penser que la jungle ne doit pas être bien loin. Je prends refuge chez Alya, qui a transformé une maison en bord de rivière en chambre d'hôte. Elle m'assaille tout de suite et me refourgue une séance de bamboo rafting. Je suis encore percluse de courbatures chèrement gagnées lors de mon trek sur Sumatra, et j'aspire surtout à me reposer. Mais bon, vu que la rivière semble avoir aussi sommeil que moi, je ne risque pas de me faire violence en acceptant. Là, dans son broekn English, Alya me fait comprendre que le rafting démarre à 7h00 du matin, et que cela dure trois heures. Ma motivation s'effondre d'un coup sec, mais je ne recule pas devant ce petit coup du sort. Le lendemain, je mets donc un réveil à 6h00. Mais j'ai déjà été réveillée par l'appel à la prière, le chant du coq et quelques motos matinales. Je pointe le bout de mon nez à la porte et scrute la rue du village. C'est que j'aimerais bien avaler quelque chose avant de passer trois heures au soleil, le cul sur du bambou. Le warung du coin ouvre justement ses volets. J'opte pour une brioche en plastique fourrée à l'ananas de synthèse sous cellophane et je m'en retourne attendre mon capitaine ad hoc devant mon homestay. J'attends telle soeur Anne, et je ne vois rien venir. Après plus d'une heure d'attente, alors que je commence à fulminer, Alya vient me chercher. Le Jean Bart des rapides un peu lent m'attend sur notre radeau de fortune. J'embarque. Que la croisière s'amuse!

 

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Mon radeau de bambou en construction

 

Je ne te cacherai pas que c'était super nul! Et oui. Tout ne peut pas être toujours super excitant-over the top! 3 heures de rives bordées de bambou, de bananiers et d'autres plantes inconnues c'est un peu long. Et puis Alain Colas, il ne parle pas anglais. Il ne parle pas du tout à vrai dire. Il est muet. Ca limite les explications. Et puis, passé 9 heures, il commence à faire sacrément chaud. Et puis, il a fallu raquer l'ojek qui m'a ramené au homestay, car ce n'était pas compris dans le prix douillet.

 

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Et au milieu coule une rivière

 

En revanche, j'ai passé une après-midi paisible. Bercée par les remous modestes de la rivière, la sieste fut d'enfer! Je me suis enfermée dans l'amour et les étoiles et le temps qui passe avec Jean d'Ormesson (ça fait bourge, ça non?). J'ai observé les enfants se jouant de l'eau, les mamans lavant le linge, les familles se lavant. Ahh, un peu de quiétude et de rien-à-faire.

 

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Buller

 

 

Je m'enquiers auprès d'Alya des possibilités de pick-up pour repartir le lendemain. J'ai le dernier vol pour Balikpapan de réservé. Sachant qu'il y'en a pour 5 bonnes heures de transport, j'aurai même le temps de dormir un peu. Sauf que, sauf que... le seul pick-up, grandiosement appelé taxi, part à 6h00 du matin. J'ai donc mis mon réveil à 5h00 en maudissant le Dieu de la paresse de ne pas daigner m'accorder un peu d'attention. 

 

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Pont suspendu aux aurores

 

Voyager nécessite des sacrifices: peu de sommeil, des efforts financiers pour rebooker un autre billet d'avion plus tôt (j'étais à l'aéroport à 10h30, je n'allais pas attendre 9h00!), accepter que tout n'aille pas dans mon sens. Oui, bon, je sais, j'ai du travail.

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commentaires

O
t'es prête pour le hitch hiking de "pékin express" (M6) ma chérie!!!!<br /> bises<br /> ps : où es tu now???
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K
ta zénitude m'épate ;)
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  • : Astrid autour du Monde
  • : Viens je t'emmène... J'ai initié ce blog à l'occasion d'un périple de 3 mois en Australie, Nouvelle-Zélande et parcs nationaux US... Et puis j'ai continué à chacun de mes voyages. Si toi aussi tu as la bougeotte et que tu aimes découvrir de nouvelles destinations, tu es sur le bon blog!
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