D'humeur keralaise pendant un long mois, ma plume s'est mise en grève. Je sais, mon lecteur abandonné, cette absence prolongée est impardonnable. Entre les mauvaises connexions internet (quand elles existent), le farniente au son des rouleaux de la mer de Lakshwadeep, la visite d'amis, toutes les excuses ont été bonnes pour rester éloignée de mon clavier numérique. J'ai tout de même profité de ma parenthèse indienne du mois de décembre pour bouger un tout petit peu. Cela a débuté par une escale dans l'état du Karnataka et la ville de Mysore (prononcer Maillezore). J'ai un peu eu ma séquence de Noël le long des grands boulevards parisiens, mais sans la frénésie du shopping. Il y a fort à parier que celui (ou celle) qui a conçu la mise en lumière des Galeries Lafayette a puisé son inspiration dans l'éclairage invraisemblable du palais de Mysore.
Mysore Palace by day
Ce palais de maharaja est un incroyable amas hétéroclite de genres, entre ses coursives carelées, ses fresques murales, ses vitraux chatoyants et son dôme immense. Peut-être que l'architecte des Galeries Lafayette était lui aussi venu s'inspirer à Mysore? Toute cette laideur grandiose s'estompe à la nuit tombée quand les badauds viennent admirer l'illumination du palais au son d'une fanfare de pacotille, en grand uniforme. Un spectacle à ne pas manquer!
Mysore Palace by night
Mysore, c'est aussi un zoo. Je préfère les animaux en liberté qu'en cage, mais je dois dire que j'ai été agréablement surprise par la richesse et la propreté de ce zoo. A défaut de pouvoir observer le tigre du Bengale dans son habitat naturel, d'abord parce que je n'ai pas encore mis les pieds au Bengale et aussi parce qu'il est extrêmement difficile à surprendre, je me suis rattrapée au zoo de Mysore. Une jolie tigresse albinos veille sur ses 4 petits déja bien grands et feint d'ignorer la foule compacte et bruyante qui s'amasse aux abords de son enclos. Demander à des Indiens d'observer le silence c'est aussi efficace que de demander à Christine Boutin de voter en faveur de l'adoption par les homosexuels... Oui, je sais mon lecteur bougrainvillieresque, j'anticipe sur le prochain débat porteur pour François Hollande.
La lime à ongle du tigre
Mysore, c'est aussi Chamundi Hill. Une colline, donc, coiffée d'un temple des plus sacrés. Les pélerins se précipitent en masse et dans le bruit, pour se prosterner devant l'autel. Je leur ai laissé se plaisir immense que de s'écraser les uns contre les autres dans l'attente de se marquer le front de farine et bindis colorés, signes d'un passage au temple. Je me suis contentée de la vue sur les plaines environnantes avant de redescendre dans la fournaise de la ville et poursuivre mon chemin.
Au sommet de la collne de Chamundi