Atteindre Hanoï, c'est toute une aventure. Il a d'abord fallu m'extraire du lit à 3h00, ou plus exactement à 3h13 quand le gars de l'hôtel est venu frapper à la porte de la chambre pour m'avertir que mon taxi était arrivé. J'avais oublié de mettre le réveil à sonner. Départ en catastrophe de Back Home et direction KL Sentral pour attrapper un bus qui m'a conduit jusqu'à l'aéroport. De là, vol pour Hanoi à 6h15 avec son lot de turbulences (j'ai pensé à toi Candice). Arrivée à 8h15, heure locale, puis deux heures d'attente pour récupérer mes bagages. On se fait envoyer d'un tapis à l'autre, qui sont séparés chacun par le hall de contrôle aux frontières, jusqu'à ce que l'excellente organisation aéroportuaire finisse enfin par balancer nos sacs et valises sur un des tapis. Je me précipite dans un minibus douteux qui me dépose bien dans le centre de la capitale vietnamienne, et je parcours le kilomètre qui me sépare de mon backpacker.
Pho de boeuf et nems
Il est encore un peu tôt (12h15 tout de même) pour prendre possession de mon lit dans un des dortoirs (oui Katia, je baisse les coûts). Je pars donc me restaurer dans une gagote du coin recommandée par Saint Lonely Planet, car je n'ai rien avalé en 10 heures. N'étant pas familiarisée avec toutes les subtilités de la cuisine vietnamienne, je me rapatrie sur le menu classique: soupe Pho, nems et poulet sauté aux noix de cajou. Je mors dans le nem et là, de battre mon coeur s'est arrêté. Je n'ai jamais rien croqué d'aussi bon et parfumé et tiède. Toi mon lecteur gourmet, viens vite faire un tour ici et oublie tous les insipides plats vietnamiens servis dans nos restaus chinois. La vraie vie gastronomique commence ici.
Vendeuse ambulante avec sa palanche
Après une bonne sieste, elle aussi restauratrice, je me pose dans un des nombreux café du vieux quartier. Rien à voir avec nos terrasses. Il s'agit souvent d'une petite boutique à la limite de la salubrité, avec quelques mini-tabourets en plastique disposés devant. Ces cafés servent une bière brassée du jour et la Tiger thaï ou la Hanoi beer. J'abaisse mon cul au presque ras du sol et regarde la vie défiler à un carrefour, une chopine dans une main et de délicieux beignets glacés de sucre concédés pour quelques dongs par une vendeuse de rue. Le soir venu, je me délecte de nems de poisson-chat, délicatement roulé dans une feuille de riz aussi translucide qu'un voile de mariée. Tu l'auras compris, ma découverte d'Hanoi commence par l'éveil des papilles.
Hanoi Old Quarter et beignets glacés
Bien sûr Hanoi, c'est un joyeux bordel ambulant comme savent si bien nous offrir les villes asiatiques. Un maelström incessant de deux roue, de piétons, de voitures, de vendeurs à vélo, de vendeurs avec leur palanches. Bien sûr Hanoi, c'est un vieux quartier où s'enchainent les échopes comme les perles sur un collier. Bien sûr Hanoi, c'est un ciel blanc d'hiver sans aucun relief et des habitants qui s'emmitouflent dans leurs gros manteaux, leurs bonnets, leurs écharpes. Bien sûr Hanoi, c'est le charme de ses poteaux électriqes soutenant des dizaines de câbles, des temples taoïstes, une cathédrale, un lac pour amoureux. Mais Hanoi c'est d'abord un paradis pour gastronome. La visite de la ville viendra plus tard.
Café traditionnel, au coin d'une rue
Pour terminer ce premier parcours culinaire, mon lecteur à l'eau à la bouche, il faut que je te parle de mon premier Bun Cha. Il s'agit d'un bouillon avec de généreux morceaux de porc gras et savoureux et dans lequel on plonge des vermicelles de riz et un fouillis d'herbes aromatiques. Un pur délice ça aussi! Si tu connais des adresses à Paris ou ailleurs pour se faire le même, n'hésite pas à me laisser un message sur ce blog! Mais là, il faut que je te laisse, car cela va être l'heure du dîner et j'en salive déjà.
Bun Cha, herbes et vermicelles