Hassan, sa gare ferroviaire, sa gare routière, ses quelques hôtels tous pourris et aucun intérêt. Mais pourquoi y aller me diras-tu mon lecteur intrigué? Pour le village de Halebid et la petite ville de Belur, qui chacuns hébergent parmi les plus vieux temples de l'Inde. En route pour Halebid, dans un premier temps, à travers les petites routes du Karnataka, bien cahotiques. Le temple de Halebid est dédié à Shiva et date du 12ème siècle de notre ère. Il est réputé pour la délicatesse de ses sculptures qui ornent le mur extérieur du temple. Certains prétendent que la pierre n'a jamais été plus finement ciselées qu'à Halebid.
Ganesh garde l'entrée du temple d'Halebid
Je grimpe dans un rickshaw pour parcourir les 16km les plus défoncés jusqu'à Belur. Son temple est beaucoup plus imposant et grand que celui d'Halebid, tout en datant de la même époque. Commandité par le roi Vishnuvardhana en 1117, le temple n'a jamais été achevé. Tout comme son cousin d'Halebid, il est construit en schiste, plus communément appelé pierre de savon. Le mur extérieur est également parcouru de sculptures d'une grande finesse, mais son attrait principal demeurent les quarante piliers intérieurs du temple, tous ciselés différemment. Les passionnés d'hindouisme et/ou d'histoire de l'art doivent pouvoir passer des semaines à étudier les frises minérales, qui toutes racontent une histoire ou évoquent les dieux et avatars de l'hindouisme. La mécréante que je suis a apprécié la promenade d'une journée au coeur de l'Inde médiévale. Après tout, ces temples ont à peu de chose près le même âge que Notre-Dame de Paris, et il est fascinant de constater à quel point la religion a poussé les hommes à se surpasser pour la gloire de leur(s) dieu(x).
Le temple de Belur