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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 10:15

Angkor ce n'est pas qu'un temple, c'est aussi une cité, dont il ne reste rien. Enfin si, ses temples. Ancienne capitale khmère qui remonte au début du deuxième millénaire, la ville était construite en bois. Seuls les temples étaient de pierre. Ce qui explique que les seules traces de cette ère ancienne soient essentiellement religieuses. Une exception cependant à Angkor Thom, la ville donc, ceinte par un mur percé aux quatre points cardinaux de portes d'accès et l'enceinte de l'ancien palais royal. La ville a abrité jusqu'à un million d'habitants à l'époque ou Londres en comptait 50 000. Aujourd'hui, c'est surtout un grand parc arboré où il fait bon déambuler au milieu des ruines.

 

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Ruines dans la forêt d'Angkor Thom

 

Je commence ma visite de très petit matin par la visite de Bayon. Il s'agit du temple le plus récent de l'ère d'Angkor, édifié au début du XIIIème siècle, et le seul temple originellement consacré au bouddhisme.Il compte aujourd'hui 37 tours surmontées de visages souriants, les Lokesvara. Le temple est particulièrement impressionnant et désert à 6h15 du matin. Les courageux lève-tôt sont tous à Angkor Wat et nous ne sommes que cinq à déambuler dans les coursives, grimper en haut du temple et bénéficier d'une jolie vue sur Angkor Thom. Voilà qui me convient mieux, beaucoup mieux, que la blinde de monde d'Angkor Wat et Phnom Bakheng.

 

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Smiling faces au temple de Bayon

 

Un peu plus loin, accolé au mur d'enceinte du palais royal, le temple de Baphuon domine. Celui-ci date de la moitié du XIème siècle. On peut également grimper tout en haut, par une volée d'escaliers bien raide. Si tu es sujet au vertige mon lecteur enamouré de Kim Novak dans Sueur froide, mieux vaut rester en bas. La particularité de ce temple est sa longue esplanade pour y accéder. En fait, les temples sont toujours construits sur un principe similaire: des coursives couvertes, des terrasses étagées, au moins une tour centrale, une base carrée ou rectangulaire.

 

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Le temple de Baphuon

 

Je traverse le mur d'enceinte, en pleine forêt, au milieu de ruines indéterminées, et je débouche sur un plus petit temple, celui de Phimeanakas. Il est en trop mauvais état pour pouvoir y grimper, mais il présente des sculptures originales: des moutons! Dans la représentation symbolique, les nagas (femmes serpents) et les lions sont les plus représentés. On trouvera parfois un éléphant ou un boeuf. Mais un mouton... Il ne manque que l'âne pour un parfait syncrétisme. 

 

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Mmmêêêêhhh qu'est-ce que c'est?

 

De là, je remonte vers le centre de la ville jusqu'à l'esplanade royale. Je suis au coeur de l'enceinte royale, mais il ne reste aucune trace du palais, celui-ci étant également construit en bois. L'esplanade est un long mur orné d'éléphants sur sa façade extérieure, alors que d'autres pachydermes gardent les escaliers d'accès. C'est sans doute la raison pour laquelle on l'appelle la Terrasse des Eléphants. A son extrémité nord, une petite esplanade a fait couler beaucoup d'encre à cause d'une petite statue trouvée sur le site. Elle représente un homme dont les doigts d'une des mains semblent mangés par la lèpre. De longs débats argumentés ont eu lieu pour savoir s'il s'agissait d'une représentation de Yama, le dieu des morts ou de Yasovarman I, roi lépreux. Il semblerait que Yama ait emporté le bout de gras et que ce petit bout d'esplanade soit considéré comme l'ancien crématorium royal. Néanmoins, et pour ne froisser personne, l'endroit est baptisé "Terrasse du roi lépreux". 

 

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Roi lépreux ou dieu des morts?

 

Je m'enfonce à nouveau dans la forêt pour visiter le dernier temple de la ville, Preah Palilay. Celui-ci n'est pas mangé par la lèpre, mais par les arbres. L'absence d'inscription sur les stèles rendent impossible la datation du temple. Comme tous les temples présents à Angkor et ses environs, il est inachevé. On estime donc qu'il a été construit en plusieurs temps. La base d'abord, probablement à la seconde moitié du XIIème siècle. Manque d'argent? Guerre? Mort du roi? Les travaux se sont arrêtés et le gopuram (la tour) n'aurait été construite qu'au XIVème siècle. 

 

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Preah Pilalay, envahi de nature

 

Je retourne à l'esplanade où m'attend mon tuk-tuk (prononcer touque-touque) et j'admire une dernière fois les tours Suor Prasat, au nombre de dix et qui font face à l'enclos royal. Là aussi, on ignore leur rôle dans la cité. Mais le mystère sied bien à ce lieu magique entre eau et forêt, et pour le coup beaucoup moins fréquenté qu'Angkor Wat sa voisine!

 

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Quatre tours Suor Prasat

 

 

 

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commentaires

K
waouw !! rien d'autre à ajouter
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  • : Astrid autour du Monde
  • : Viens je t'emmène... J'ai initié ce blog à l'occasion d'un périple de 3 mois en Australie, Nouvelle-Zélande et parcs nationaux US... Et puis j'ai continué à chacun de mes voyages. Si toi aussi tu as la bougeotte et que tu aimes découvrir de nouvelles destinations, tu es sur le bon blog!
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