Si j'y réfléchis bien, cela fait tout de même quelques temps que je n'ai pas vu un peu de verdure. Ma bible LP renseigne un jardin botanique de toute beauté à quelques encâblures de la ville. Je fixe mon réveil sur 7h30 (ben oui, finies les vacances), avale un rapide petit-déjeuner à la guest house et file au terminus de bus de Weld Quay, à 10 minutes de marche. J'en profite pour flâner quelque peu de bon matin dans les ruelles désertes. Toujours ces explications en bulles de BD le long des murs pour livrer une anecdote amusante. Les temples font le plein. Après tout nous sommes dimanche, et les fidèles prennent le temps de brûler un bâton d'encens et lâcher une petite prière.
Je grimpe dans le bus 10 et lutte pour ne pas m'endormir en attendant qu'il démarre. Je te rappelle, mon lecteur oublieux, que je suis au terminus. Cela finit par arriver et nous quadrillons la ville, revenons sur nos tours de roue de façon assez étrange, mais nous finissons tout de même par atteindre notre destination.
Les macaques à longue queue, chargés d'accueillir les visiteurs
Le jardin botanique a été conçu par Charles Curtis, un britannique qui collectionnait les plantes exotiques. Fut-il resté en Angleterre, eut-il passé ses journées à tailler ses rosiers. Là, il était à Penang et il a fait pousser toutes sortes de palmiers, de bambous, de cactus, de fougères et j'en passe. Je me promène dans le parc pendant 2 heures, emprutant toutes ses allées, effectuant un détour le long de la rivière qui le parcourt, suivant parfois les délicates senteurs poivrées ou sucrées en fonction des essences qui bordent le chemin. Voici une première acclimatation au jardin tropical tout à fait réussie ma foi.
Je reprends mon bus pour la ville et profite d'être de nouveau sur les quais pour:
1. Déjeuner dans un excellent restaurant de poisson et fruits de mer se trouvant juste en face du terminus
2. Me promener dans les "Clan Jetties".
Je ne m'attarde pas sur le point 1. En revanche, concernant le 2, il s'agit de maisons de bois sur pilotis construites par les immigrés chinois travaillant sur les docks au XVIIIè et XIXè siècles. Aujourd'hui encore, ces maisons sont habitées par une population chiche du porte-feuille, mais riches en idées. Ils profitent de la manne touristique pour transformer les devantures de leur baraque en étal de marchand du temple: magnets, casquette, T-shirts I LOVE PENANG, c'est ici que ça se trouve! Certaines jetées étant un peu moins touristiques que d'autres, on peut y laisser son esprit revâsser à ce qu' à dû être la vie ici autrefois. Et comme les Dieux sont très importants et doivent constamment être apaisés, on trouve aussi un petit temple isolé sur sa jetée de bois qui de loin fait penser à une cabane norvégienne dans son fjord.
Revenue sur la terre ferme, j'ai laissé mes Birkenstocks me guider jusqu'à la guest house pour une sieste bien méritée. Après 6 heures de crapahute, et la peau bien poissante, j'ai assez envie de me poser. Là aussi, il faut que je me réhabitue. Et puis j'en garde un peu sous la sandale pour t'ébahir de nouveau demain, mon lecteur avide de nouveauté.